Marine Le Pen à l’étroit au FN
Battue, Marine Le Pen tend la main à de futurs alliés. La candidate soutenue par le Front national, qui a engrangé un record de suffrages jamais enregistrés par le parti (35,8 % des voix à 23 h 30, selon le ministère de l’Intérieur), a expliqué, dimanche soir, vouloir « engager une transformation profonde de notre mouvement afin de constituer une nouvelle force politique (...) plus que jamais nécessaire au redressement du pays. » Un appel lancé à « tous les patriotes » et qui, quelque part, réconforte les militants réunis au Chalet du Lac (Paris, 12e). « Honnêtement, j’en attendais un peu plus. Mais bon, c’est pas mal, estime Christophe (...). J’imagine que le FN tel qu’il est va muter et être englobé dans un mouvement plus vaste. » Qui engloberait des personnalités de droite comme de gauche. « La pseudo-droite parlementaire est en décomposition, constate Pierre. Beaucoup de cadres LR ont les mêmes idées que nous. Je pense par exemple à un Laurent Wauquiez. Il peut également y avoir des déçus de Jean-Luc Mélenchon. Et puis, bien sûr, Nicolas Dupont-Aignan. » Mais, pour être le « premier parti d’opposition, nous devons tenir une ligne économique claire, insiste Romain, de Debout La France. Sur l’euro, par exemple, il va falloir énoncer une stratégie claire et s’y tenir. » Il leur faudra aussi changer d’appellation. Florian Philippot assurait, dimanche soir, que le parti n’aurait « plus le même nom ». « Cette défaite montre qu’il y a encore un frein quelque part», estime Alain. Prochain test en juin, lors des législatives.