Le Lot-et-Garonne dans le viseur de Matthias Fekl
Le département a porté le FN en tête le 23 avril
Matthias Fekl, ancien ministre socialiste de l’Intérieur et auparavant secrétaire d’Etat chargé des négociations commerciales, se présente aux élections législatives dans la deuxième circonscription du Lot-et-Garonne. Il avait déjà remporté les élections en 2012 mais avait laissé sa place à sa suppléante en septembre 2014, après sa nomination au gouvernement. Si sa notoriété pourrait jouer en sa faveur lors des scrutins des 11 et 18 juin, la partie ne s’annonce pas facile. Au premier tour de la présidentielle, « le PS n’est jamais au-dessus de 6 % dans les trois circonscriptions du Lot-et-Garonne », observe Jean Petaux, politologue à Sciences Po Bordeaux.
« Même s’il double le score de Hamon, il sera en dessous du seuil des 12,5 %. » Jean Petaux, politologue.
Pour rappel, le candidat socialiste Benoît Hamon avait totalisé 6,2 % des suffrages exprimés au niveau national. Sur la circonscription de Matthias Fekl, il réalise 5,49 %. « Même si le candidat socialiste double son score, il sera en dessous du seuil des 12,5 % nécessaire pour se maintenir au second tour », analyse le politologue. Dans ce département, sur lequel le vote en faveur du Front national est historiquement haut, « la structure du vote (au premier tour de la présidentielle) est identique sur les trois circonscriptions, pointe Jean Petaux. Marine Le Pen récolte entre 24 et 26 % et Emmanuel Macron entre 19 et 22 %. » Le FN est arrivé en tête du premier tour de la présidentielle avec 25,03 %. « Pour être au deuxième tour, il faut franchir le seuil des 12,5 % des inscrits et pour y parvenir, compte tenu d’une abstention attendue de 35 à 40 %, il faut faire 25 % des suffrages exprimés. C’est l’une des règles défavorables au FN. » Si à l’heure actuelle, deux circonscriptions reviennent au PS et une à LR, Jean Petaux s’attend à beaucoup de duels entre le FN et la REM au deuxième tour sur ce département.