« L’Assemblée » a la parole Une Jeanne d’Arc jeune et rock’n’roll
Mariana Otero a présenté un documentaire sur Nuit debout
Ala bonne franquette, loin des paillettes. A quelques encablures de la Croisette, le festival Visions sociales, organisé par les Activités sociales de l’énergie, présente un cinéma militant et engagé, jusqu’au 27 mai, au Château des mineurs, à Mandelieu-la-Napoule. Lundi, Mariana Otero y présentait la « première projection publique » de L’Assemblée, son documentaire sur le mouvement Nuit debout, né dans les sillages des manifestations contre la loi Travail en 2016. « J’ai assisté en tant que citoyenne le 31 mars 2016 à Nuit debout. Le lendemain, le fameux “32 mars”, j’ai senti qu’il se passait quelque chose d’extraordinaire, d’inédit. J’ai décidé de prendre ma caméra », raconte la cinéaste à 20 Minutes, juste avant la projection. Au départ, la réalisatrice pense qu’elle postera quelques vidéos en ligne pour rendre compte des diverses commissions et initiatives qui se multiplient chaque jour sur la place. « Au début, ce n’était pas évident de filmer, il y avait beaucoup de médias et une méfiance vis-à-vis de ces derniers. J’ai dû trouver ma place », confie la réalisatrice, qui a même été arrêtée en plein tournage par des CRS. Mariana Otero se concentre sur la commission démocratie, chargée de réfléchir au bon fonctionnement et à l’organisation de l’assemblée. « Comment faire en sorte que la parole circule? Comment se transmet-elle ? Comment se transforme-t-elle? » détaille la cinéaste. « Un débat passionnant » qui plonge au coeur des problématiques de la démocratie directe. Pas d’interview, pas de voix off, des scènes d’assemblée, de commissions, d’échanges, de vie. Et un bilan : « Nuit debout a permis à toute une génération de se politiser, de réfléchir à comment faire de la politique autrement. Le désir de penser le collectif était beau », conclut la cinéaste.
Bruno Dumont dynamite la légende de Jeanne d’Arc pour mieux
la faire renaître de ses cendres. Et sa transposition des textes de Charles Péguy à l’écran est vivifiante : Jeannette est une comédie musicale aux accents délicieusement rock et électro. « Mettre les mots de Péguy en musique, c’est une façon de les rendre plus accessibles, même si on ne comprend pas tout, assure le cinéaste. Il y a un rapport évident entre la musique – metal et electro notamment, et l’extase mystique. Je suis sûr que les adeptes du head-banging sont d’accord avec moi. » Dans Jeannette, les voix divines prennent l’apparence de saints en lévitation. « Parce que je suis un cinéaste, un artiste visuel, je m’intéresse plus aux apparitions qu’aux voix », s’amuse le réalisateur.