Avec inOui, la SNCF ne fait pas de révolution
La SNCF promet davantage une amélioration de ses services qu’une révolution
Ils s’en sont donnés à coeur joie. La révélation, vendredi, du changement de nom de l’offre TGV en inOui a déclenché un wagon de commentaires. Lundi, Guillaume Pepy, le patron de la SNCF, a défendu cette « nouvelle expérience de voyage », qui devrait se faire sans augmentation du prix des billets. Mais, au-delà du discours marketing, en quoi consiste vraiment inOui?
Un train plus connecté. « D’ici à la fin de l’année, 80 % des voyageurs TGV auront accès au Wi-Fi » tout au long du voyage, promet Rachel Picard, directrice générale de Voyages SNCF. Changement ou non? L’Internet à bord est une réalité sur le Paris-Lyon. Fin 2016, la SNCF avait déjà annoncé l’extension du Wi-Fi, qui sera donc disponible sur les grandes lignes… six ans après sa mise en place sur le Thalys.
Un train plus confortable. L’offre inOui s’appuiera en partie sur les nouvelles rames Océane (55 seront mises en service d’ici à 2020) qui ont été redessinées. Changement ou non? Ces nouvelles rames circulant déjà sur l’axe Paris-Bordeaux-Toulouse, l’amélioration sera à mesurer sur les autres axes à grande vitesse (Paris-Strasbourg, Paris-Lille, etc.) où les rames existantes seront « rénovées ».
Des contrôleurs plus à l’écoute. Fini le contrôle des billets à bord. Avec la généralisation des portiques de validation dans les grandes gares, les agents qui opèrent dans les TGV pourront « consacrer plus de temps à leurs clients », affirme la SNCF. « Cinq mille personnes seront formées à la relation client pour être plus proactives, plus attentionnées », poursuit Rachel Picard. Changement ou non? La satisfaction des clients est régulièrement mesurée par la SNCF. Il faudra donc attendre le déploiement progressif de inOui pour voir si la qualité de service à bord s’est améliorée. Sur Twitter, le scepticisme est général.
Au final, une révolution ou pas ? « Nous nous sommes contentés de nommer un nouveau service », a reconnu Guillaume Pepy. L’offre inOui en elle-même ne contient pas d’innovations révolutionnaires par rapport à l’offre TGV actuelle : le but est de distinguer les services (inOui, Ouigo) du matériel (les TGV). L’annonce regroupe donc des évolutions déjà entamées pour préparer l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire.