Des promesses en béton ?
L’élection présidentielle passée, on se penche sur les réformes d’Emmanuel Macron
Elu depuis plus d’un mois, Emmanuel Macron ne devrait plus tarder à mettre en oeuvre les mesures de son programme. En matière d’immobilier, l’ex-candidat à la présidentielle avait fait deux grandes promesses : la suppression de la taxe d’habitation et de l’impôt sur la fortune dans sa forme actuelle. Alors que le marché de l’immobilier semble en attente pour l’instant, les particuliers s’interrogent. Que signifient réellement ces deux propositions ? Que vont-elles changer pour notre portefeuille ? On vous propose d’y voir plus clair avec Philippe Trémain, président du syndicat national des experts immobiliers (SNEI).
de la taxe d’habitation pour 4 Français sur 5.
C’est l’une des mesures phares du 8e président de la Ve République. La suppression de la taxe d’habitation concernerait 80 % des ménages français (ceux dont le revenu fiscal de référence ne dépasse pas 20000 € par an et par part). Au total, 10 milliards d’euros seraient consacrés chaque année à cette réforme et c’est ce qui rend perplexe certains professionnels de l’immobilier. « Les promesses électorales les plus coûteuses sont souvent trop éloignées de la réalité, du terrain et donc pas appliquées », estime Philippe Trémain. Et de pronostiquer : « Le manque à gagner de la suppression de la taxe d’habitation risque ainsi d’être compensé par une hausse de la taxe foncière. » C’est en 2020, date de l’application de la mesure, que nous saurons donc si l’on a affaire à une réelle exonération ou à un nouvel impôt.
de l’ISF par un impôt sur la fortune immobilière.
A l’acronyme ISF, Emmanuel Macron a préféré IFI, soit l’impôt sur la fortune immobilière. Ce dernier sera uniquement basé sur le patrimoine immobilier. Fini donc, avec l’ex-candidat d’En marche !, l’ISF pour les placements financiers, de l’épargne et autres valeurs mobilières. « Cette réforme permettra d’alléger presque la moitié de la charge fiscale des contribuables assujettis à l’ISF, c’est une réelle avancée », explique Philippe Trémain. Mais ce dernier regrette pourtant que son secteur demeure dans la ligne de mire du nouveau chef d’Etat : « L’immobilier est déjà l’un des actifs les plus taxés et il va encore rester le seul visé par l’impôt sur la fortune. » A croire, pourtant, qu’il fallait en passer par là pour réformer la fameuse taxe.