L’école se met à la page de la réalité augmentée
L’académie de Nantes expérimente les cours en réalité virtuelle et augmentée
Atmosphère électrique, mercredi, dans la classe de CM1CM2 de l’école Eugène-Hairy, à Laval (Mayenne). Et pour cause, le cours consacré aux volcans se fera en utilisant une application en réalité augmentée. Une expérimentation pédagogique rendue possible grâce au partenariat noué entre l’académie de Nantes et Eon Reality, une entreprise qui développe des supports en réalité virtuelle et augmentée. « On ne peut pas continuer à enseigner aux élèves uniquement de manière traditionnelle, justifie Denis Le Grand, l’enseignant. Le numérique joue sur la motivation via le côté ludique. » Pour se mettre en jambe, les écoliers démarrent par un quiz, histoire de tester leurs connaissances. Par équipes de deux, ils répondent à un QCM sur des tablettes. Et ont l’autorisation d’échanger entre eux, alors que, d’ordinaire, ils doivent garder le silence. « Comment s’appelle l’ouverture circulaire par laquelle sort la lave au sommet du volcan ? » interroge l’écran. « Un cratère », répondent en choeur Elise et Alice. « Le Vésuve est un volcan? » « D’Italie », s’écrient Charles-Elie et David, pas peu fiers de leur bonne réponse.
Une bonne interactivité
Une fois le quiz terminé, les enfants regardent la formation d’un cône volcanique grâce à la réalité augmentée. Ils peuvent ouvrir différentes fenêtres pour acquérir du vocabulaire. « C’est super de voir les volcans comme ça, car je peux mieux imaginer comment ils sont vraiment », s’enthousiasme Ana-Livia. A côté d’elle, un groupe regarde une vidéo sur un volcan. Chacun avance à son rythme et Denis Le Grand répond aux questions spécifiques des uns et des autres. « Le gros intérêt de ce support pédagogique, c’est l’interactivité qu’il permet, alors que les élèves sont généralement passifs devant les écrans. » Mais pas question de s’effacer derrière l’outil numérique. L’enseignant a conçu un questionnaire auquel les élèves doivent répondre à la main. « La réalité augmentée ne suffit pas, il faut que les élèves écrivent en parallèle pour structurer leur pensée et mémoriser ce qu’ils viennent de voir », complète-t-il. Pour vérifier qu’ils ont retenu les informations auxquelles ils sont eu accès, les écoliers refont le quizz. Cette fois-ci, Elise est en mesure de répondre à la question « Qu’est-ce que le Piton de la Fournaise? » « Un volcan de La Réunion », s’écrit-elle. Pour finir, la classe est invitée à exprimer par écrit comment l’application pourrait être améliorée, de sorte à exercer leur esprit critique face aux outils numériques. Une évaluation de l’expérimentation sera, elle, réalisée par des chercheurs en sciences de l’éducation.