20 Minutes (Bordeaux)

Des peines d’amende requises

- Vincent Vantighem

Ce n’était pas de la rébellion ni de la fierté. Plutôt le sentiment du devoir accompli qui s’est manifesté, lundi, à la barre du tribunal correction­nel de Versailles (Yvelines), quand Sébastien Arsac a lâché : « Oui, c’était moi… ». Un soir de décembre 2016, le cofondateu­r de l’associatio­n L214 et un comparse ont bien pénétré dans l’abattoir d’Houdan pour y poser des caméras censées enregistre­r les conditions d’abattage des porcs charcutier­s. « Il faut voir la violence qui est utilisée pour abattre ces cochons », a-t-il justifié. Tony, son acolyte, s’est contenté, lui, de préciser qu’il jugeait sa propre démarche « juste, légitime et morale ». Le procureur a rappelé « qu’on n’était pas réuni pour le procès de l’abattoir », l’enquête sur ce point pour « maltraitan­ce animale » étant toujours en cours. Mais bien pour celui de ces deux militants, jugés pour violation de domicile et tentative d’atteinte à l’intimité privée. Les faits étant constitués et reconnus par les prévenus, il a requis une peine de 15000 € d’amende dont 10 000€ avec sursis. L’avocat du directeur de l’abattoir a raconté qu’on a menacé son client de « crever dans des conditions peu agréables » après cette affaire. Ce qui lui laisse penser « qu’au nom de l’égalité entre les hommes et les animaux, on est aujourd’hui prêt à agresser et à violer la loi ». Les deux prévenus n’ont pas cillé face à l’attaque en règle. Qu’il soit ou non condamné (la décision sera rendue le 9 octobre), Sébastien Arsac a prévenu qu’il poursuivra­it sa « mission » d’informatio­n du public.

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Le cofondateu­r de L214, Sébastien Arsac, à son procès, lundi.

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