20 Minutes (Bordeaux)

Le ciel tout feu, tout flamme

Mais pourquoi les feux d’artifice sont-ils toujours aussi fascinants ?

- Pierre Brun

Avez- vous déjà rencontré quelqu’un qui n’aimait pas les feux d’artifice ? Qui restait indifféren­t pendant un bouquet final ? Nous, jamais. Mais comment cela se fait-il ? « C’est un spectacle qui nous happe, décrit la sémiologue Élodie Mielczarec­k. Car il nous fait retrouver un regard d’enfant. C’est quelque chose de très émotionnel. » Si le feu provoque autant de choses en nous, ce n’est pas un hasard, selon Christophe Berthonnea­u, directeur artistique du Groupe F, mondialeme­nt réputé pour ses créations pyrotechni­ques : « Nous sommes des animaux diurnes, et la lumière la nuit, c’est toujours fascinant. Il y a très longtemps, la lumière, c’étaient des reflets et des ombres. En maîtrisant le feu, l’homme préhistori­que a su, d’un coup, produire la source. » Nous serions donc aujourd’hui encore des Homo erectus tout petits devant la nature, et toujours aussi bouleversé­s par notre faculté de savoir l’illuminer. « Les feux agissent sur tous les sens, poursuit Christophe Berthonnea­u. Il y a la lumière, mais aussi l’odeur de la poudre, les sons, les vibrations... »

Un moment rassembleu­r

Bien sûr, ce spectacle nous impression­ne d’autant plus qu’on le vit en levant les yeux au ciel : « Les feux d’artifice sont aussi une expérience cosmique, reprend Élodie Mielczarec­k. Ils nous font voir de la lumière et de la chaleur dans un univers qui, parce qu’il est vide et immense, peut nous paraître inquiétant. » Un autre élément de ce succès, c’est le partage de ce spectacle avec nos congénères : « C’est une réunion collective autour de quelque chose de très rassembleu­r », selon Christophe Berthonnea­u. Ce n’est pas associé par hasard au 14-Juillet, explique Élodie Mielczarec­k : « Un feu d’artifice, c’est très républicai­n. C’est une célébratio­n du vivre-ensemble, chacun est à égalité dans l’espace public. » Lors d’un match de football ou d’un concert, quelqu’un sera toujours mieux placé qu’un autre, les grands verront mieux que les petits. Lors d’un feu d’artifice, il suffit de lever les yeux au ciel.

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Petits et grands peuvent profiter à égalité d’un feu d’artifice, ici à Moscou.

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