Une vie nocturne bordelaise de plus en plus éclatée
Les lieux de fête se sont étendus à tous les quartiers
Ily a environ dix ans, la place de la Victoire, dans l’hypercentre bordelais, était le rendez-vous incontournable de tous les étudiants fêtards. Et les fins de soirées pouvaient se terminer sur les quais de Paludate, dans le quartier dédié aux boîtes de nuit. Aujourd’hui, les aménagements urbains ont fait évoluer les spots des fêtards. La place de la Victoire n’accueille plus vraiment des bars festifs mais plutôt des brasseries. « Cela a été une époque, avec Le Plana, Chez Auguste et le pub Saint-Aubain », se souvient Thierry Guinaudeau, l’ancien propriétaire du Bodégon, ex-institution de la nuit bordelaise qui était située sur cette place. « On avait les flics à la moindre soirée étudiante », racontet-il pour justifier la transformation de ces affaires en brasseries. « On peut sortir un peu partout maintenant à Bordeaux et il y a aussi de nouveaux endroits qui se montent, je crois que c’est une volonté de la ville », estime ce gérant. « Il y a une satellisation de la vie nocturne c’est certain, cela ne se passe plus dans un seul lieu », confirme Alexandra Siarri, adjointe au maire en charge de la cohésion sociale et territoriale, pointant une déconcentration des moyens et des expressions dans tous les domaines. Elle reconnaît aux Bassins à flot, qui accueille notamment l’Iboat, une attractivité montante pour les noctambules. Mais pour certains riverains, cette animation rime surtout avec nuisances. « Devenue ultra-bruyante, la rue n’est plus festive, des clients de bars urinent dans la rue jusqu’à la fermeture des établissements », se plaint un habitant de Saint-Pierre. « Les gens veulent une ville vivante où on s’amuse mais pas de bruit quand ils dorment », s’agace Thierry Guinaudeau.
« Il y a une satellisation de la vie nocturne, c’est certain. » Alexandra Siarri, adjointe au maire