« Deux volontés dans ma tête »
C’est un agenda tout bête. Mais il abrite un véritable bestiaire. Des félins. Des araignées tégénaires. Des couples de corbeaux. Des papillons de nuit. Et même Eric Zemmour en « bras de chemise ». Tous les « rêves » et « phénomènes étranges » que Fabienne Kabou a ressentis et consignés sur papier jusqu’au 19 novembre 2013. A cette date, elle a inscrit « Vague ». Selon elle, « ça se passe de commentaires ».
Fabienne Kabou est jugée, en appel, pour avoir abandonné Adélaïde, son bébé de 15 mois, sur une plage de Berck (Pas-de-Calais). Elle ne nie pas les faits. Mercredi, la cour d’assises de Douai lui demande juste de les expliquer. De tenter, tout au moins. « J’avais l’impression d’avoir une arme sur la tempe. Il y a deux personnes qui vont à Berck avec Adélaïde. Enfin… Il y a deux volontés dans ma tête. Et je n’ai pas été assez forte », lâche-t-elle dans un sanglot. Pas « assez forte », malgré les guérisseurs et les marabouts appelés à la rescousse pour rompre le mauvais sort dont cette femme de 40 ans, née au Sénégal, se dit victime. « Je le sais. Il y a quelque chose qui cloche… » Quoi? Les experts divergent. Pour certains, « elle a très bien compris la portée de son voyage ». Pour d’autres, c’est « une malade mentale » dont la peine doit être allégée. Fabienne Kabou, elle, se dit « protégée » depuis qu’elle est en prison. Elle dit aussi « qu’Ada » est avec elle au quotidien. Le verdict est attendu vendredi.