Y a le long dormeur, il voit un lit, il dort, et y a le court dormeur...
« Le sommeil, c’est très injuste », tranche Céline Martinot, psychiatre et
spécialiste de la question. Chez les adultes, en effet, « la moyenne des besoins de sommeil fluctue entre sept et neuf heures. Après, on différencie les longs dormeurs, qui ont besoin de plus de neuf, des courts dormeurs, qui se satisfont de cinq ou six heures. » Pourquoi ? En premier lieu, à cause de la génétique : « On est programmé dès la naissance à être un long ou un court dormeur », affirme la médecin coordonnatrice de Morphée, un réseau de santé sur les troubles du sommeil. Mais l’hérédité n’explique pas tout. « Il existe d’autres facteurs, que l’on connaît mal pour le moment. Des études sur le chronotype se penchent sur les causes multienvironnementales des besoins de sommeil. Il y a une partie sociale, la stimulation, le temps que l’on s’autorise à dormir. » Si le couche-tôt ne deviendra jamais un oiseau de nuit, « on peut modifier un peu notre horloge, nuance Céline Martinot. On arrive à dormir une heure de moins, surtout avec l’âge, car, plus on vieillit, moins on a besoin de sommeil. » Gare, toutefois, aux dettes de sommeil accusées par les courts dormeurs. Sur le court terme, ils encourent des risques comme « des troubles cognitifs (baisse de la concentration et de la mémorisation) et des soucis d’ordre anxio-dépressifs (irritabilité, voire dépression) ». Sur le long terme, ils peuvent rencontrer « des problèmes au niveau cardiovasculaire et endocrinologique », prévient Céline Martinot. Comme quoi, le sommeil est véritablement d’or.