Gourvennec et Dupraz naviguent à cotre-courant
Le derby de la Garonne aura un accent français sur le banc
Emery, Jardim, Bielsa, Garcia, Ranieri, Favre… Le Ligue 1 n’a d’yeux que pour eux depuis quelques mois. Ces entraîneurs étrangers auraient révolutionné le championnat. S’il est vrai qu’ils apportent une touche différente, n’oublions pas qu’ils existent aussi de bons entraîneurs français, comme l’a bien précisé « El Loco », jeudi. À l’image de Jocelyn Gourvennec et Pascal Dupraz.
Chacun son style
Cette mode n’a, en tout cas, pas échappé au technicien bordelais. Alors qu’un journaliste commence sa question : « Deux techniciens français face à face… ». Jocelyn Gourvennec le coupe tout de suite sourire aux lèvres : « C’est rare ! » Pas question de s’irriter pour l’entraîneur des Girondins mais simplement de faire passer un message : « On fera les comptes à la fin. Ça sert à rien de parler. Il y a déjà beaucoup de choses qui se disent et s’écrivent là-dessus. » En attendant, Pascal Dupraz, lui, « n’y voit que du bien. L’essentiel, c’est qu’ils soient légalistes, qu’ils défendent les couleurs de leur équipe. Ils amènent de la valeur ajoutée. » Si Jocelyn Gourvennec reconnaît cette qualité, il invite juste à rester toujours mesuré comme à son habitude : « Ce n’est pas blanc d’un côté [les étrangers] et noir de l’autre (les Français). » D’ailleurs, les deux techniciens français font plutôt du bon boulot depuis leur arrivée à Toulouse et Bordeaux. Chacun dans son style. « Non ! Vous faites un raccourci, rétorque le coach bordelais, il n’y a pas d’un côté les meneurs d’hommes et les tacticiens. Je ne suis pas d’accord avec ça. » Le sage Gourvennec et le volcanique Dupraz ne seraient donc pas si différents. « J’aime bien échanger avec lui. C’est quelqu’un de bien, de droit. On se respecte », ajoute-t-il. Un discours qui fait écho à celui du Toulousain : « Il nous arrive d’avoir des accrochages mais c’est le foot. Une fois le match terminé, c’est fini. » Mais attention, un derby n’est jamais un match comme les autres.