Bercy veut taxer Google and co
Bruno Le Maire garde espoir. Le ministre de l’Économie rencontre à partir
de ce vendredi ses homologues européens lors d’un sommet informel à Tallinn (Estonie). Il espère créer un consensus autour d’un sujet sensible : celui de la taxation des entreprises du numérique, à savoir Google, Amazon, Facebook ou encore Apple (rassemblées sous l’acronyme Gafa). « On ne peut pas accepter que, d’un côté, la PME de Guingamp paye rubis sur l’ongle ses impôts en France, et que, de l’autre, des géants qui font des millions d’euros de chiffre d’affaires paient des sommes dérisoires », a lancé le ministre jeudi. Il se réfère notamment au très faible montant acquitté l’an dernier par Airbnb auprès du fisc (92 000 € alors qu’elle propose 400 000 annonces en France, son deuxième marché mondial). Bercy entend donc changer les règles du jeu, et envisage la création d’une taxe sur le chiffre d’affaires réalisé en France par ces entreprises. Par exemple, Facebook pourrait être imposé en fonction du nombre de clics des internautes français sur les publicités du réseau social. « La proposition [de Bruno Le Maire] peut être mise en oeuvre rapidement », veut croire Bercy. Sauf que, « en matière fiscale, l’Union européenne fonctionne avec la règle de l’unanimité », rappelle Dominique Plihon, économiste et porteparole d’Attac. Pour que la taxe soit mise en place, la France devra donc convaincre des pays comme le Luxembourg, les Pays-Bas ou… l’Irlande, dont les économies dépendent en partie de pratiques fiscales avantageuses envers les multinationales. Le bras de fer ne fait que commencer.