20 Minutes (Bordeaux)

Un grand banditisme si magnétique

« 20 Minutes » est partenaire de « Barry Seal », qui sort au cinéma le 13 septembre

- Christine Ludwig

«Les armes, la drogue, la violence. » Thierry Colombié, spécialist­e du crime organisé l’admet, voilà les mots qui nous viennent immédiatem­ent à l’esprit pour penser le monde du grand banditisme. Un univers ultra violent et très secret, qui aiguise notre curiosité et alimente nos fantasmes. Comme nous sommes des petits froussards, plutôt que d’aller voir par nous-mêmes, nous avons préféré demander à des spécialist­es à quoi ressemblai­t vraiment une vie dans la mafia. L’agressivit­é et la testostéro­ne sont effectivem­ent omniprésen­tes. « C’est un monde exclusivem­ent masculin. Et ça fait rêver les jeunes garçons », explique Thierry Colombié. La principale qualité reconnue dans le milieu est la force, qu’elle soit physique ou psychologi­que. En revanche, bon vent au mythe de la femme fatale et dure à cuire qui serait parvenue à creuser son trou dans un milieu d’hommes. « Les femmes, elles, sont protégées. Elles restent à la maison. Ce sont elles qui donnent une descendanc­e. Alors on les préserve. Elles ne doivent même pas être au courant des affaires. » Autre aspect qui force l’admiration des spectateur­s : l’ascension sociale des bandits. « Les criminels savent forcer le destin. Ils ont faim de changer de vie. On dit qu’ils viennent du ruisseau, c’est-à-dire de nulle part. D’ouvrier ou de paysan, ils deviennent les rois et conquièren­t le pouvoir. »

Une réalité romancée

Mais si les péripéties des mafieux en tout genre sont si télégéniqu­es, c’est aussi parce que le grand public n’a pas idée de l’envers du décor et n’en connaît pas les aspects les plus sombres. Xavier Raufer, auteur d’un Que sais-je ? sur le crime organisé, assure que la peur et le danger sont omniprésen­ts dans le quotidien de nos hors-la-loi préférés. « J’ai déjà passé du temps avec un membre de la bande à Mesrine. Il était constammen­t en alerte, avec toujours un oeil sur la porte ou un dans le miroir au mur, histoire de vérifier que personne n’est venu pour régler ses comptes. » Il insiste aussi sur la violence, souvent minimisée lorsqu’elle est portée sur grand écran. « Quand vous tirez avec un pistolet, le bruit est énorme et vous vous retrouvez avec une flamme de 20 centimètre­s qui sort du canon. Si les films représenta­ient vraiment la réalité du grand banditisme, les gens sortiraien­t apeurés du cinéma », explique le spécialist­e. Une atmosphère où tout est une question de vie ou de mort, c’est sûr, ça nous fait déjà moins fantasmer.

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Les histoires des grands gangsters sont fascinante­s et souvent mises en scène pour le cinéma et la télévision.

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