20 Minutes (Bordeaux)

L’hypothèse Abou Walid

L’homme aurait aidé à la préparatio­n de plusieurs attentats, dont celui du Thalys

- Thibaut Chevillard

Il aurait joué un rôle important dans la préparatio­n de l’attentat raté du Thalys. France Inter a révélé mardi que les enquêteurs tentent d’identifier un djihadiste proche d’Abdelhamid Abaaoud, le coordonnat­eur des attentats du 13-Novembre à Paris et SaintDenis. Il aurait aussi aidé l’assaillant du train Thalys reliant Amsterdam à Paris en août 2015 dans sa préparatio­n. Son surnom de djihadiste serait Abou Walid. Cet homme d’environ 24 ou 25 ans pourrait avoir été interpellé à l’étranger et placé en détention dans une autre procédure. Certains médias, comme L’Express ou l’agence Reuters, affirment qu’il a été identifié et qu’il est détenu en Belgique. Mais, souligne auprès de 20 Minutes une source très proche du dossier qui invite à la prudence, il ne s’agit que d’une hypothèse que rien ne confirme jusqu’à présent. D’autres pistes existent d’ailleurs. Abu Walid est aussi le surnom de Khalid El Bakraoui, l’un des terroriste­s de l’attentat de Bruxelles en mars 2016, explique Jean-Charles Brisard, président du Centre d’analyse du terrorisme et enseignant à l’Institut d’études politiques de Strasbourg. « On ne peut pas exclure que cela soit lui, note-t-il. On sait depuis plusieurs mois qu’il est désigné comme étant un logisticie­n important de cet attentat. »

« Un logisticie­n »

C’est l’assaillant du Thalys, Ayoub elKhazzani, qui a évoqué le rôle de cet homme devant le juge d’instructio­n qui l’interrogea­it. « Il le décrit comme parlant le français et une autre langue, l’allemand ou le flamand. Il dit qu’il est peut-être belge ou bien turc et qu’il n’a pas le physique d’un Marocain. C’est donc très confus comme descriptio­n », poursuit Jean-Charles Brisard. En 2015, Abou Walid serait allé chercher Ayoub el-Khazzani à Cologne, en Allemagne, et l’aurait mené en Belgique, où il s’est caché dans un appartemen­t en compagnie d’Abdelhamid Abaaoud et de Bilal Chatra, soupçonné d’être un « éclaireur » de Daesh. Il aurait aussi acheminé Abaaoud, arrivant de Syrie, en Belgique où il a préparé les attaques qui ont ensanglant­é la France et la Belgique quelques mois plus tard. « C’est un logisticie­n », poursuit Jean-Charles Brisard. C’est ainsi lui qui aurait apporté à Ayoub el-Khazzani les armes et les munitions qui auraient pu servir à l’attaque du Thalys, que des militaires américains sont parvenus à empêcher. Et qui l’aurait conduit à la gare.

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Le 21 août 2015, l’attaque du Thalys avait été empêchée par des Américains.

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