20 Minutes (Bordeaux)

Un père jugé pour le meurtre de son nourrisson

Un père jugé depuis mercredi pour le meurtre de son nourrisson

- Elsa Provenzano

Un homme d’origine togolaise, Ablamvi Anani, est jugé par la cour d’assises de la Gironde depuis mercredi pour « meurtre d’un mineur de moins de 15 ans ». Le 11 novembre 2014, il avait interpellé deux passantes sur les quais de Bordeaux en début de soirée, disant : « Appelez la police, aidez-moi, j’ai jeté mon enfant. » Le corps de son fils Aaron, un nourrisson de 4 mois, n’a jamais été retrouvé malgré le déploiemen­t de plongeurs. Inconnu des services de police, l’homme âgé de 33 ans était soudeur et vivait à Gradignan avant son incarcérat­ion le 13 novembre 2014.

« La seule personne qui peut expliquer ce geste, c’est vous. » Stéphane Rémy, président du tribunal

Des témoins qui se promenaien­t sur les quais de la Garonne le jour du drame (jour férié), ont vu le père soit avec l’enfant dans les bras, soit en pleurs ou abattu fixant le fleuve, mais « aucun témoin n’a vu l’enfant tomber dans l’eau, précise le président du tribunal Stéphane Rémy. La seule personne qui peut expliquer ce geste c’est vous ». L’accusé a changé de versions au fil du temps. Le lendemain des faits, il avait déclaré spontanéme­nt à la police qu’il avait jeté son fils dans le fleuve. Son motif ? Il allait être obligé de quitter la France en raison de sa situation irrégulièr­e et son fils n’allait plus avoir de père. Il avait également évoqué des relations conflictue­lles avec sa compagne. Le 13 novembre, il avait raconté qu’il jouait avec son fils et qu’il lui aurait échappé des mains. Plus tard, il avait toutefois indiqué avoir été « contraint moralement par des fétiches » et il avait confié avoir un « trou de mémoire » sur les faits à son visiteur de prison. Les jurés devront patienter jusqu’à ce jeudi après-midi pour que l’accusé soit interrogé sur le fond de l’affaire et livre sa version définitive. Le verdict est attendu vendredi. Ablamvi Anani encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

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Le père du petit Aaron a livré plusieurs versions des faits depuis 2014.

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