Les agents municipaux plaident pour le plastique
En grève, les agents municipaux ne veulent pas porter des assiettes plus lourdes
L’affaire de la vaisselle plastique dans les cantines a pu sembler réglée lors de l’annonce de son retrait par le maire de Bordeaux, Alain Juppé, le 19 septembre. Même s’il n’a pas reconnu la dangerosité du produit, il a fait machine arrière, fixant son abandon au 1er janvier 2018. Mais peu de temps après, le syndicat CGT des agents municipaux de Bordeaux a déposé un préavis de grève dans les cantines, à partir de ce lundi.
« 900 kg sur un service »
« Il y avait une baisse du taux de troubles musculo-squelettiques et une baisse de l’absentéisme après la mise en service de la vaisselle en copolyester, assure Patrick Alvarez, secrétaire général CGT des municipaux de Bordeaux. C’est un recul profond, on demande le maintien du copolyester ». Quasiment la totalité des élèves bordelais sont accueillis à la cantine et la charge de travail s’est accrue pour le personnel. La vaisselle classique serait beaucoup trop lourde : « les agents portent jusqu’à 900 kg sur un service », explique-t-il. Le collectif Cantine Sans Plastique veut croire à une alternative, excluant le retour à la vaisselle en faïence (une assiette pèse presque 400 g) et proposant plutôt des assiettes en verre trempé, qui pèsent 280 g l’unité contre 220 g pour une en copolyester. « Et celles en verre trempé seraient moins chères pour la collectivité (2,50 €) que celles en copolyester (4,50 €), qui sont mauvaises pour la santé des enfants », fait valoir Anne, une membre du collectif de parents d’élèves bordelais. Elle pointe aussi la nécessité de repenser l’organisation du travail au sein des restaurations scolaires, dans le souci du confort et de la santé des agents. « Il y a un vrai problème de fond qui mérite des investissements », pointe-t-elle. Soucieux de trouver des solutions qui fassent consensus, le collectif s’étonne du maintien du préavis de grève, alors qu’une réunion avec le syndicat a été jugée « constructive ». Les organisations syndicales municipales seront reçues à la mairie ce lundi pour évoquer « les modalités du retrait », selon la municipalité.