20 Minutes (Bordeaux)

La saga «Star Trek» s’est régénérée au fil des années

« Star Trek : Discovery » est diffusé sur Netflix à partir de ce lundi

- Propos recueillis par Vincent Julé

Lancé ce lundi sur Netflix, au rythme d’un épisode par semaine, « Star Trek : Discovery » est la sixième série « Star Trek » en cinquante années de télévision. Avec l’aide de Romain Nigita, coauteur de Séries’ Anatomy, le 8e art décrypté (éd. Fantask), 20 Minutes explique comment chaque production a marqué son époque.

« Star Trek » (1966).

« Lors de sa première diffusion aux Etats-Unis, “Star Trek” est la première série de science-fiction américaine pour adultes. L’époque était acquise aux westerns et à l’action. Or les aventures de Spock et Kirk (photo) parlent de racisme, d’identité, de diversité, du Vietnam… Les épisodes sont indépendan­ts les uns des autres, mais “Star Trek” construit un univers cohérent, dont les fans s’emparent très vite. La série cristallis­e toute la culture geek, dix ans avant “Star Wars”. On assiste aux premières convention­s 100 % “Star Trek”. »

« Star Trek : La Nouvelle Génération » (1987).

« En matière d’écriture, “Star Trek : La Nouvelle Génération” côtoie le meilleur des années 1980-1990. C’est “Hill Street Blues” dans l’espace. Avec tout un équipage, dont l’androïde Data (photo), le show est choral et plus utopiste que la série originale. Les conflits viennent souvent d’une menace extérieure, rarement de l’équipage de l’Enterprise où des mecs peuvent se balader en jupe en arrièrepla­n ! Oui, Gene Roddenberr­y [le créateur de la série] avait une vision extrême et optimiste du futur, sans différence­s entre les hommes et les femmes. »

« Star Trek : Deep Space Nine » (1993).

« C’est le petit frère turbulent de “Next Generation” et “Voyager”, le côté obscur de la Fédération. La série se déroule loin des aventures du vaisseau amiral, dans un coin perdu de l’univers. Benjamin Sisko (photo), premier commandant noir de “Star Trek”, est envoyé dans la station Deep Space Nine qui, après la découverte d’un vortex, devient un point stratégiqu­e de tout l’univers. On parle de guerres interstell­aires. Ici, l’utopie “Star Trek” est confrontée à la réalité de la guerre. »

« Star Trek : Voyager » (1995) et « Enterprise » (2001).

« On ne peut pas dire qu’il existe de génération “Voyager” ou “Enterprise”. La première a comme seule originalit­é d’avoir une femme pour capitaine (photo). Les épisodes semblent tirés de scénarios de « Nouvelle Génération » retrouvés au fond d’un tiroir. C’est dommage, car l’idée de départ était intéressan­te : un équipage de Starfleet est forcé de faire équipe avec des rebelles pour retrouver le chemin de la Terre. Cependant, dès le deuxième épisode, ils ont tous le même uniforme et tout va bien. Quant à “Enterprise”, la série arrive sur les écrans en pleine mode des préquelles. L’action se passe cinquante ans avant les aventures de Kirk et Spock. Mais “Enterprise” ne trouvera jamais son public ni son identité. »

« Star Trek : Discovery » (2017).

« Auteurs, réalisateu­rs, acteurs le revendique­nt : nous vivons dans un monde où il y a “Game of Thrones”. Il faut faire avec. Cela devrait se traduire par du spectacle, du feuilleton­nant, des évolutions, voire des morts de personnage­s. Cela dit, l’ADN de “Star Trek” reste intact : le personnage principal est une femme noire élevée chez les Vulcains (photo), et le premier couple gay apparaît au sein de l’équipage. D’après ce que j’ai vu sur le tournage, la série pourrait faire écho à l’actualité. »

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« Discovery » est la sixième série télévisée de la franchise spatiale.
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