Le gouvernement en pleine opération déminage
Les mouvements contre la réforme du Code du travail ont beau s’enchaîner
(ce lundi, ce sont les routiers qui sont appelés à la grève), le chef de l’Etat et ses ministres affichent leur détermination. Signe que l’exécutif veut éviter que la grogne syndicale ne débouche sur un mouvement social, dans les cabinets ministériels, des opérations de « déminage » sont menées. Gérald Darmanin a ainsi ouvert une concertation de trois mois avec la fonction publique, dont les syndicats appellent à manifester le 10 octobre. Côté étudiants, le ministère de l’Education rencontre depuis deux semaines les organisations pour présenter la réforme de l’université. De même, pour présenter sa réforme du Code du travail aux partenaires sociaux, l’exécutif a privilégié les rencontres bilatérales. « C’est nouveau comme approche, et c’est efficace, car cela permet d’éviter la surenchère lorsque tous les syndicats sont autour de la table », analyse Bernard Vivier, directeur de l’Institut supérieur du travail. Les cabinets, très actifs, restent toutefois peu loquaces, et n’ont pas répondu aux sollicitations de 20 Minutes. Pour Stéphane Sirot, historien du syndicalisme, Emmanuel Macron a déployé « une espèce de diplomatie sociale secrète » où la gestion du calendrier est cruciale : « Utiliser la période estivale et boucler les ordonnances en septembre, c’est une matière d’éviter les débats. » En parallèle, l’exécutif est parvenu « à cliver le mouvement syndical » et a tiré jusqu’à présent profit d’un échec des syndicats, qui « ont perdu la recette de la synergie des mécontentements ».