Expert-comptable le jour, joueur des Boxers la nuit
Vincent Cadren, l’attaquant des Boxers, est aussi expert-comptable au quotidien
Au retour de Grenoble, lundi matin, tous les coéquipiers de Vincent Cadren rentraient chez eux pour se reposer, après une longue nuit dans le bus. Lui, n’a pas eu cette chance. Pas le temps de souffler pour l’attaquant des Boxers, qui devait, comme souvent, rejoindre le bureau. Vincent Cadren, hockeyeur pro, enfile alors son deuxième costume : celui d’expert-comptable. Cette double vie, le Bordelais pure souche, l’a choisi dès l’âge de 16 ans : « J’étais international et on m’a proposé des sport-études à Rouen ou Amiens. Mais, j’ai opté pour les études tout court. » Il obtient alors son bac S puis enchaîne sur un DUT Techniques de commercialisation avant d’intégrer une école de commerce, l’Inseec de Bordeaux, avec à la clé un master en poche. Et tout ça en continuant à jouer avec les Boxers : « À l’époque, c’était moins intense. En D1 (deuxième division française), il n’y avait que trois entraînements et un match par semaine. Et puis, il fallait trouver un boulot à côté du hockey avec nos faibles salaires », confie celui qui travaille dans un cabinet d’audit financier depuis 2012.
« On n’a qu’une vie »
Aujourd’hui, Cadren exerce à mi-temps toutes les semaines (à plein-temps à l’intersaison). « En Ligue Magnus, on joue souvent trois matchs par semaine, j’essaie de bosser les lendemains de matchs (lundi, mercredi et jeudi) », explique-t-il. Pour le reste, son emploi du temps assez libre lui permet de « jongler entre les entraînements et le bureau la journée ». La fatigue se fait parfois sentir pour l’attaquant de 28 ans mais « pas question de le faire ressentir à son équipe. C’est fatigant, car je n’arrête jamais. Mais on n’a qu’une vie et c’est ma passion. » S’il avoue que « c’est parfois dur pour [ma] copine, il y a des choses positives. Ça apporte un équilibre au quotidien. Si ça ne va pas au hockey, il y a mon amie et le boulot. L’inverse est aussi vrai » Vincent Cadren continue « toujours de prendre autant de plaisir sur la glace », malgré un temps de jeu réduit cette saison. Il est « prêt à prendre tout ce qu’on lui donne » mais, en revanche, il ne fera pas de vieux os. « Si je ne suis pas prolongé à la fin de la saison, comme chaque année, j’arrêterai le hockey pour m’investir à fond dans mon travail », prévient le numéro 19 des Boxers. Mais ne comptez pas sur lui pour lâcher le morceau. Son doublé contre Grenoble est venu le rappeler à tout le monde.