Le Matmut, ça n’assure pas
Face à Toulon, l’UBB espère atteindre la barre des 25 000 spectateurs
C’était il y a près de deux ans, le 28 janvier 2016. Ce jour-là, Laurent Marti arborait un large sourire. Le président de l’Union Bordeaux-Bègles venait de signer un contrat portant sur la programmation de trois matchs de son équipe, chaque année, au Matmut Atlantique avec SBA, le gestionnaire du stade. Mais aujourd’hui, la donne a changé. Laurent Marti n’est pas complètement satisfait de ces délocalisations, au point qu’il hésite à renouveler ce partenariat : « On attend de voir ce que ça va donner cette saison, et après, on prendra une décision. » Alors à l’heure de recevoir Toulon en Top 14, samedi (16h45), le Matmut Atlantique vaut-il vraiment le coup pour l’UBB ?
Pas rentable pour le club
Si le stade affiche rarement guichets fermés depuis son inauguration, il reste un merveilleux outil, surtout pour l’Union Bordeaux-Bègles. Contrairement au stade Chaban-Delmas, où joue l’UBB, le Matmut Atlantique est beaucoup plus fonctionnel pour tout le monde. En premier lieu, le public. D’ailleurs, le club affiche un bon de taux de remplissage de ses loges. L’enceinte permet aussi d’accaparer les objectifs. Les matchs sont systématiquement diffusés sur Canal +, puisqu’il s’agit des plus belles affiches de la saison. Enfin, il permet d’accueillir en nombre les supporters adverses, comme ce sera le cas face à La Rochelle (23 décembre) ou le Stade Toulousain (3 mars) cette saison. Malheureusement pour elle, l’UBB doit faire avec deux points noirs. Le premier, celui qui chagrine le plus Laurent Marti, c’est l’affluence : « On n’est pas content là dessus. » En six rencontres au Matmut Atlantique (42 000 places), l’Union BordeauxBègles n’a attiré, qu’en moyenne, 28 700 spectateurs. L’autre difficulté pour le président bordelais se situe sur le plan financier. À l’heure actuelle, une délocalisation coûte plus cher à l’UBB qu’elle ne lui rapporte au bout du compte. Vaut-il mieux la jouer petit bras dans une grosse ambiance à Chaban-Delmas ou sortir strass et paillettes devant certaines tribunes à moitié vides au Matmut Altantique ? Tout le dilemme est là.