20 Minutes (Bordeaux)

Le bien-nommé Maxime Sauvé

L’attaquant franco-canadien des Boxers a décidé de rejouer malgré plusieurs commotions

- Clément Carpentier

Ce n’est peut-être qu’un hasard, mais, mardi soir, Maxime Sauvé n’a pas marqué face à Rouen et les Boxers de Bordeaux ont fini par s’incliner (6-4). Une anomalie pour le deuxième meilleur pointeur (10 buts et 12 passes décisives en 14 matchs) de Ligue Magnus, qui revit depuis son retour en France, cet été. En effet, Maxime Sauvé a vu le jour à Tours où son père, hockeyeur profession­nel, a joué à la fin des années 80. « Dès l’âge de deux ans, nous sommes repartis vivre à Montréal. J’ai tout mon hockey là-bas », dit-il avec son accent québécois. Jeune joueur talentueux, il est recruté par les Bruins de Boston, célèbre équipe de NHL, en 2008. Mais, le rêve va vite tourner au cauchemar. Après plusieurs saisons dans l’antichambr­e de la plus grande ligue du monde, le Franco-Canadien foule enfin une patinoire NHL en 2010 :« Ça a duré seulement treize minutes, car on m’a blessé. Mais, je n’ai pas de regrets. Aujourd’hui, quand j’y repense, je me dis que j’ai été chanceux de connaître ça. Il y en a beaucoup qui auraient aimé être à ma place. »

« Votre carrière est finie »

Alors qu’il poursuit sa carrière, Maxime Sauvé doit faire avec un autre problème bien plus grave : les commotions cérébrales. Comme son père, il en subit beaucoup depuis le début de sa carrière. Jusqu’au jour où, il y a deux ans, après un coup de coude à la tête, son médecin lui lance : « Votre carrière est finie. Je vous conseille d’arrêter le hockey ! » La sentence est terrible pour le jeune homme de 25 ans à l’époque : « J’ai arrêté complèteme­nt pendant un an. J’ai repris mes études dans l’aviation, mais le hockey me manquait beaucoup trop. » Il finit par craquer et reprend sa crosse l’année dernière, après des tests médicaux rassurants. Mais comment joue-t-on avec une telle épée de Damoclès au-dessus de la tête ? « Je n’y pense pas trop. Si on joue avec un doute, c’est là que ça peut de nouveau arriver », admet le FrancoCana­dien, à qui il manque une dent, perdue sur la glace. Revenu pour la première fois de sa vie en France cet été, Maxime Sauvé se régale à Bordeaux. Il « adore la ville et le club. On sait qu’on a l’équipe pour aller chercher les deux titres cette saison [championna­t et Coupe de France]. » Mais après toutes ces épreuves, l’attaquant bordelais est surtout « enjoy » d’en être là aujourd’hui ,comme il le dit si bien. Et on croit comprendre pourquoi…

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Maxime Sauvé est le deuxième meilleur pointeur de Ligue Magnus.

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