20 Minutes (Bordeaux)

Lumière sur la Dame en noir

La Philharmon­ie de Paris retrace la vie et l’oeuvre de Barbara

- Fabien Randanne

«Barbara vous prend par la main et sera avec vous tout au long du parcours », assure Clémentine Deroudille, la commissair­e de l’exposition (lire encadré) de la Philharmon­ie de Paris consacrée à la chanteuse disparue il y a vingt ans. L’oeuvre et la vie de l’artiste sont retracées avec sa voix, qui résonne dans les haut-parleurs, ses mots couchés sur le papier et ses effets personnels, vestiges d’une intimité gardée précieusem­ent.

Ses chansons prennent vie

La première salle de l’exposition montre des photos personnell­es de la jeune Barbara. Autant d’images où l’insoucianc­e n’était qu’une apparence. Parmi ses concerts de légende, l’exposition replonge dans ceux donnés sous le chapiteau de Pantin en 1981, le spectacle musical Lily Passion ou ses incursions au Japon. « L’Aigle noir », « Göttingen »… L’exposition recontextu­alise ces classiques de la chanson française et donne à voir les manuscrits sur lesquelles les chansons prennent vie en pleins et en déliés, parfois tachetés de ratures ou ornés de dessins. En 1973, elle s’installe dans une maison à Précy-sur-Marne (Seine-et-Marne), qui deviendra son cocon, jusqu’à la fin de sa vie. Une mise au vert que la scénograph­ie de l’expo magnifie, en faisant apparaître dans un environnem­ent champêtre certains de ses effets personnels, dont l’un de ses pianos. Dans un recoin, la voix de Barbara s’échappe d’un répondeur : ce n’est plus l’artiste que l’on entend, mais la femme enjouée qui contacte un ami. A la fin des années 1980, Barbara visite des prisons, où elle chante devant les détenus. Elle rejoint aussi le combat contre le sida, elle échange avec l’associatio­n Act’Up et écrit « Sid’amour à mort ». Une dizaine d’années plus tard, elle signera la chanson « Le Couloir », inspirée de ses rencontres avec des malades qu’elle allait visiter à l’hôpital. Ces actions menées avec discrétion sont ici mises en pleine lumière. A l’image de l’exposition, qui braque avec tendresse les projecteur­s sur une artiste qui s’épanouissa­it dans le clair-obscur.

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Les différente­s salles donnent à voir archives et effets personnels de l’artiste.

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