« Il faut un débat de société sur la chasse à courre »
Le ministre de la Transition écologique réagit après qu’un cerf a été abattu
Une affaire qui n’a pas tardé à faire réagir le ministère. Après la mort d’un cerf, achevé dans le jardin d’une propriété privée le 21 octobre, après une chasse à courre en forêt de Compiègne (Oise), Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire, a dénoncé, en exclusivité auprès de 20 Minutes, une « pratique d’une autre époque ».
La SPA a déposé plainte
Pas question néanmoins, pour Nicolas Hulot, d’entrer en guerre ouverte avec les chasseurs : « Je peux m’accommoder d’une chasse qui ne laisse pas le temps aux animaux de souffrir et qui joue son rôle de régulation. Mais cette chasse à courre, qui prolonge l’agonie, qui met les animaux dans un état de panique… Cela doit nous pousser à nous questionner. Ces pratiques remontent à d’autres siècles. » Pour autant, le ministre ne semble pas prêt à forcer les choses pour une éventuelle interdiction de la chasse à courre, alors que la scène, filmée par des militants anti-chasse, avait provoqué un tollé sur les réseaux sociaux. « Quand bien même ces choses-là se seraient faites dans la légalité, la légalité et la moralité ne sont pas toujours associées », assure Nicolas Hulot. Le ministre de la Transition écologique veut, d’ailleurs, engager une discussion au sujet du statut de l’animal sauvage, par rapport à l’animal domestique : « J’ai l’intention d’engager, en 2018, une réflexion sur la condition animale en général. Car, quoi qu’il en soit, il faut limiter au maximum le stress et la souffrance des animaux. » Sauf que pour Eric Gasparnik, le secrétaire général de la Société protectrice des animaux (SPA), « ce débat est déjà sur la place publique depuis longtemps pour dénoncer une pratique féodale cruelle et sadique ». La SPA a, de son côté, déposé plainte pour « sévices graves et actes de cruauté » contre Alain Drach, le chasseur qui a tué le cerf. « Je pense que ce sont les actions en justice qui font avancer le droit et bouger le législateur. C’est une sorte de moyen de pression sur le pouvoir politique », conclut, plein d’espoir, Eric Gasparnik.