Forte hausse des prix des biens à la vente
Les prix des biens à la vente sur Bordeaux flambent. Une hausse entre 10 % et 15 % est observée cette année. « Sur le centre historique, soit le secteur sauvegardé du XVIIIe siècle, il y a très peu de produits », estime Jean-Marie Duffoire, vice-président de la fédération des agents immobiliers (Fnaim) Gironde. C’est là où l’augmentation est la plus forte et le prix moyen au m2 s’y établit à 6 000 €, contre 4000 à 4500€ du m2 dans le Bordeaux « ville de pierre », bâti au cours des XIXe et XXe siècle.
La forte demande, la rareté des biens et l’effet Airbnb concourent à cette tension sur le marché.
Des records de vente ont encore été établis en 2017, et pas seulement dans le Triangle d’or. « J’ai réalisé une vente d’une petite surface, rue NotreDame-aux-Chartrons, à 11 000 € le m2, raconte maître Thibault Sudre, notaire à Bordeaux. L’acquéreur veut le louer sur Airbnb trois week-ends par mois. » Certaines rues, notamment aux Chartrons, seraient aujourd’hui dévolues à ces locations touristiques. La forte demande, rançon de l’attractivité de la ville, la rareté des biens au centre et l’effet Airbnb concourent à cette tension sur le marché. « Je conseille désormais à mes clients d’aller en périphérie, confie Jean-Marie Duffoire, comme à Croix Blanche, Nansouty ou Saint-Genès, où il y a quand même une différence de 1500€ du m2 par rapport à l’hypercentre. J’explique à mes clients qu’ici, les sièges sociaux ne sont pas en plein centre. » « Entre le centre historique et les boulevards, les appartements dans de beaux immeubles du XIXe-début XXe s’affichent autour des 4000€ le m2 en bon état et autour des 3000€ le m2 à rénover », assure l’Union des syndicats de l’immobilier (Unis). A Caudéran et Bacalan, des appartements sous les 3000€ du m2 sont encore disponibles, selon la plateforme Meilleursagents. « Les Parisiens ne veulent pas aller à Caudéran, qui n’est pas desservi par le tramway, et on y trouve des appartements des années 1970 à 2 500 € le m2 », précise maître Thibault Sudre. « Il y a encore des biens mais il faut être réactif, lance Daniel Seignat, président de l’Unis. Un bien au bon prix est vendu en trois à quatre jours, alors qu’il y a deux ans, il fallait compter trois mois. »