« Seule, je n’y aurais jamais pensé »
Des femmes décrivent ce que procure à leur partenaire le fait d’être pénétré
Qu’elles soient plutôt timides sur le sujet ou décomplexées, des femmes ont raconté à 20 Minutes la place qu’occupe le plaisir prostatique de leur partenaire dans leur vie sexuelle. Ce qui ne s’est pas fait en un claquement de doigts. « C’est par mon conjoint que j’ai appris que ça existait, confie Laura. Seule, je n’y aurais jamais pensé, car on grandit sexuellement avec l’idée que l’orgasme masculin vient par la stimulation du pénis, la pénétration active ou la fellation. » Si son mari lui demandait de lui procurer un tel plaisir, Nadia, elle, « prendrai[t] le temps d’y réfléchir » : « L’idée de mettre un doigt dans le cul de mon mec me dégoûte ! C’est par là qu’il défèque, donc, pour moi, cette zone-là est un non-sujet sexuel. » Une pensée assez répandue. « C’est dans la continuité de la perception des sécrétions corporelles, globalement perçues comme sales, analyse la Dr Axelle Romby, médecin sexologue à Paris. Dans le cadre du plaisir prostatique, on touche aux selles, ce qui peut être insurmontable chez certaines femmes. Il faut être décomplexé pour être à l’aise à l’idée de stimuler sexuellement cette zone, et avoir suffisamment envie de faire plaisir à l’autre au risque de se confronter à des odeurs. » Le compagnon de Laura, lui, ne cache pas son goût pour la pratique : « Il est un peu le stéréotype de l’hétéro macho, mais il est complètement affranchi des idées reçues et des connotations homosexuelles liées au plaisir prostatique. Comme je sais qu’il aime ça, parfois, je le caresse au niveau du périnée, entre les testicules et l’anus, et je sens que ça lui donne du plaisir. » Très « curieuse en matière de sexe », Nicole s’est intéressée au plaisir prostatique après un atelier érotique, il y a quatre ans.
Bien choisir l’accessoire
Aujourd’hui, elle dispose d’un accessoire imparable, le gode ceinture, qu’elle a minutieusement choisi : « S’il est trop gros et trop long, on peut à la rigueur procurer à son partenaire un orgasme anal, mais si c’est vers l’orgasme prostatique que l’on veut mener son partenaire, il faut un gode petit et bien recourbé, qui viendra exciter pile le point P. Le mien a la taille et la forme parfaites et fait l’effet de deux doigts glissés au bon endroit. » Quant aux appréhensions de Nadia, pour qui « l’inversion des rôles est très déroutante », Nicole les écarte d’un revers de la main : « En tant que femme, être pénétrée a parfois un côté passif, alors c’est agréable de mener la danse, je joue à la dominatrice. Et je sais que je procure à mon partenaire un plaisir infini. »