Un vélo sans port d'attache
Les start-up se positionnent dans la capitale sur la bicyclette en libre-service sans station
Les vélos en libre-service type Vélib’ vont-ils devenir has been ? Début octobre, les bicyclettes vertes sans station de Gobee Bike ont débarqué à Lille, et peu après à Paris. Contrairement aux V’Lille ou aux Vélib’, les utilisateurs de ces vélos n’ont pas besoin de les récupérer et de les déposer à une station, mais les trouvent grâce à la géolocalisation. A la fin de la location (50 € de caution et 50 centimes la demi-heure), ils les laissent où bon leur semble, le tout via l’application mobile. Pour l'heure, Gobee Bike a mis en place une flotte de plusieurs centaines de bicyclettes à Paris et à Lille. L’entreprise profite des objectifs très ambitieux de Paris concernant la circulation à vélo. Elle va investir plus de 150 millions d'euros pour doubler la longueur des voies cyclables d’ici 2020 (700 km actuellement) et ainsi tripler les déplacements en petite reine. Un projet auquel devrait largement contribuer la société Smoovengo, qui reprend le parc de Vélib’ à JCDecaux. Du côté de Gobee Bike et de la Ville, on s’accorde à dire que les deux offres sont « complémentaires », au vu de la différence de prix (1,70 € pour un ticket Vélib’ de 24 heures, 1 € de l’heure avec Gobee Bike).
Concertation en vue
L’association Paris en selle se montre cependant circonspecte face à la proposition de l’entreprise aux vélos verts. « Les bicyclettes que j’ai vues ont vraiment le style "made in China" », s’inquiète Charles Maguin, son président. Il craint aussi les vols et autres actes de vandalisme. Sur les réseaux sociaux, on trouve des photos peu rassurantes de bicyclettes entassées dans la rue, ou dans l'eau. Sans compter que l’absence de station risque de favoriser le « stationnement sauvage », craint Charles Maguin, et donc, le rejet des riverains. Christophe Najdovski, adjoint à la Ville de Paris, chargé des transports et de l'espace public, prévoit de convier Gobee Bike, ainsi que trois autres acteurs souhaitant s’implanter à Paris, autour de la table. Objectif : « Leur demander de prendre leurs responsabilités », explique l’élu. « Ces entreprises privées à but lucratif ne doivent pas se défausser de leurs obligations. C’est à elles de réguler le service, pas à la Ville. » Paris réfléchit par ailleurs à saisir la ministre des Transports pour réglementer l’arrivée de ces entreprises et mettre en place une redevance liée à l’occupation de l’espace public. Hors de question, pour la municipalité, de se laisser rouler sur les pieds…