De véritables F1 des airs
Le championnat de France faisait étape au Parc des expositions
Casque sur la tête et télécommande à la main, Fabien ne lâche pas d’une seconde son drone. Et pour cause, celui-ci file à près de 160 km/h sur le circuit installé dans l’un des halls du Parc des expositions de Bordeaux. À la moindre erreur, c’est le crash. Un spectacle impressionnant. Originaire de Cestas, le jeune homme de 30 ans fait partie des 3 000 Français qui participent régulièrement à des courses dans l’Hexagone. Des pilotes venus pour « la plupart des clubs d’aéromodélisme depuis trois ans. Ils sont rattachés à cette Fédération », souligne Dominique Uranga, l’organisateur de la Drone Race Cup. C’est le cas de Fabien : « Je faisais de l’avion et de l’hélicoptère avant de découvrir cette discipline à travers des vidéos. Après, c’est devenu une passion. » Si, au départ, on peut penser qu’il s’agit juste d’un loisir, on se rend rapidement compte que c’est un sport à part entière. « Ça demande une grosse préparation mentale, pour être au top de sa concentration. Il faut être endurant et savoir gérer l’adrénaline », ajoute-t-il. Cette discipline a aussi un coût financier non négligeable, comme l’explique le Bordelais Jim : « Une bonne machine coûte 500 € et en ajoutant les accessoires et la maintenance, le tout nous revient un peu près à 1 200 €. » Sachant que les pilotes enregistrent trois drones par compétition.
Un sport encore amateur
D’ailleurs, très peu de pilotes vivent de leur passion selon Fabien : « Le nombre de professionnels se compte sur les doigts d’une main dans le monde. Les sponsors participent parfois au défraiement ou nous aident à améliorer nos drones mais c’est tout. » Dans la plupart des compétitions, il n’y a pas de « prize money » mais uniquement des prix symboliques. Fabien et Jim ne perdent pas l’espoir que leur sport devienne un jour professionnel. Ils aimeraient que la France suive le même chemin que les Etats-Unis. De l’autre côte de l’Atlantique, les ligues de courses de drone se développent et surtout des chaînes diffusent les compétitions en direct. À Bordeaux, on est encore loin de tout ça pour l’instant.