Pascal Praud se défend de «jouer un rôle»
«Je ne parle pas à 20 Minutes ! » Les choses étaient mal engagées avec Pascal Praud. « C’est dommage. On prépare un article sur vous et on aimerait vous laisser la parole », a-t-on plaidé à l’autre bout du fil. L’animateur de « L’Heure des pros » et « 20 h foot », sur CNews, nous a finalement donné son adresse e-mail et nous lui avons envoyé les questions, sans être assurés d’avoir un retour. Deux heures plus tard, le téléphone sonne. Pascal Praud s’est ravisé. Mais il déplore qu’un autre de nos collègues ait titré, au sujet d’un récent numéro de « 20 h foot » : « Pascal Praud agresse le chroniqueur Rost sur la question du racisme dans l’affaire Evra ». Alors que la conversation, cordiale, s’est engagée depuis plusieurs minutes, il ajoute : « Ma première réaction est de dire que je ne veux pas parler, car je sais que ce que je dirai sera mal retranscrit ou pourra être mal interprété. » Ces derniers jours, un extrait de « L’Heure des pros » a été largement relayé sur les réseaux sociaux. On y voit l’expert en rhétorique Clément Viktorovitch « donner une leçon de journalisme », comme l’a écrit notre collègue, à Pascal Praud. « Il m’arrive d’apporter la contradiction à mes invités. Dès lors, j’accepte qu’on puisse me reprocher ce rôle », nous répond Pascal Praud. Le journaliste complète en rappelant que Clément Viktorovitch intervient tous les jours dans « L’Heure des pros » : « On a deux sensibilités différentes. Je suis dans le coup de gueule, et lui dans la réflexion. » L’animateur cherche à « ne pas faire la même chose que les autres ». « J’essaie de traduire intuitivement l’opinion majoritaire sur un sujet à ce momentlà. Je peux me tromper. » Du populisme? Il s’en défend : « J’ai la fibre populaire », avance-t-il en rappelant qu’il a travaillé au cours de sa carrière pour RTL et TF1. Il ne pense pas davantage être un « sanguin », même s’il lui arrive de hausser la voix face à ses interlocuteurs, de s’agacer, de s’indigner. Au sujet de son échange tendu avec Rost, il reconnaît : « Si j’avais été un ton plus bas, cela aurait été aussi bien. »
« J’essaie de traduire l’opinion majoritaire sur un sujet. Je peux me tromper. »