La précarité, lot quotidien des accompagnants
Daniel* a 54 ans et, depuis trois ans, il est accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH), sous contrat de droit public, dans les Hauts-de-France. Pour être embauché comme AESH, ce père de famille titulaire d’un bac +3 a dû attendre longtemps : « A 40 ans, je me suis retrouvé au chômage, après avoir été travailleur social. J’ai ensuite eu un contrat d’assistant d’éducation pendant six ans, avant d’obtenir un CDI. » Daniel touche 735 € par mois en tant qu’AESH. Chaque année, il accompagne quatre ou cinq enfants handicapés dans le milieu scolaire ordinaire, « mais officieusement, je m’occupe d’une vingtaine d’élèves, car beaucoup sont en attente d’accompagnateurs », explique-t-il. A ses yeux, en plus d’être précaire, ce métier est exigeant : « Il ne suffit pas d’être de bonne volonté pour suivre un enfant autiste par exemple, il faut être formé. » L’AESH critique le manque de reconnaissance de sa profession : « On est considéré comme des moins que rien, on ne sait jamais où on va être envoyé la vieille pour le lendemain et il y a régulièrement des retards de paiement. » Malgré toutes ces difficultés, il aime ce qu’il fait, « car on s’attache aux enfants et on crée des liens avec les familles ». *Le prénom a été changé.