Steve Mandanda a travaillé son rôle de doublure
Le Marseillais devrait être titulaire face à l’Allemagne, ce mardi
Ça a été bref, mais le moment de sincérité livré par Steve Mandanda, dimanche, valait son pesant d’or. Interrogé sur son plaisir de jouer face au pays de Galles et, sûrement, face à l’Allemagne, ce mardi, l’ordinaire numéro 2 des Bleus n’a pas eu recours à l’habituelle langue de bois : « Ça fait quelque temps que je prends du plaisir en équipe de France. Plus qu’à une certaine époque, parce qu’il y avait cette frustration d’avoir perdu la place de numéro 1. »
Lloris lui est passé devant
Steve Mandanda a de la chance. Il est celui qui joue tout le temps. Enfin, en club. Avec les Bleus, ça fait bientôt une décennie qu’il marche à l’ombre de Hugo Lloris. Et qu’il réussit à être parfait dans ce rôle, alors que ça bouillonnait dans sa tête. Mandanda a un don, celui de ne pas cacher ses regrets tout en apportant un sacré coup de main au titulaire du poste. « Il [Lloris] mérite sa place, disait-il en 2010. Dans le jeu, je n’ai rien à lui envier, mais dans la régularité des performances, il est devant moi. » Pourtant, il lui est déjà arrivé de lâcher ses états d’âme. « C’est frustrant d’être numéro 2, de ne pas participer directement aux rencontres, expliquait Steve Mandanda en 2014 à “Téléfoot”. Etre capitaine à l’OM et arriver en sélection pour se faire “petit”, ce n’est pas évident. » D’autant que l’ancien Havrais avait, en 2008, un temps d’avance sur Lloris. Mais des prestations sans relief lui ont valu d’être placé sur le banc par Raymond Domenech. Hugo Lloris est installé en 2009 et ne lâchera plus jamais sa place. Mandanda a, depuis, cultivé l’art de la « présence effacée ». Ses 32 ans et son expérience ratée en Angleterre, qui l’a écarté un temps de la sélection, l’aident à maîtriser cette situation. A l’écouter, il a appris à gérer sa frustration. Ce mardi, il devrait honorer en Allemagne sa 26e sélection. Et tant pis si c’est la 18e dans un match amical.