Thierry Paiva s’impose chez les piliers de l’UBB
Face à l’incroyable pénurie de piliers à l’UBB, le jeune homme de 22 ans est envoyé au front.
«Club pro cherche pilier pour jouer en Top 14. » C’est l’annonce que pourrait poster cette semaine Jacques Brunel. Le manager de l’Union Bordeaux-Bègles n’a, en effet, plus que trois piliers de disponibles dans son effectif, pour préparer le match contre Brive, samedi (18 h), au stade ChabanDelmas. Et encore, il peut être soulagé de voir le jeune Thierry Paiva tenir la baraque, aux côtés des anciens JeanBaptiste Poux et Vadim Cobilas. À 22 ans, le pilier originaire de Floirac, dans la banlieue bordelaise, a fêté, le week-end dernier, sa première titularisation en Top 14. « Je me suis bien senti. C’est une chance pour moi. J’attendais ça depuis un moment. Je bosse dur pour être à la hauteur de ceux qui sont partis », confie d’une voix timide cette boule de muscle de 125 kg. Il faut dire que le rugby, c’est toute sa vie. D’origine angolaise par son père et congolaise par sa mère, il a touché ses premiers ballons à l’âge de 6 ans, grâce à ses voisins : « Ils venaient dans mon jardin pour jouer et puis, ils ont fini par m’emmener au club de la ville. » Depuis, il « les remercie chaque jour », dit-il en rigolant.
Poirot, l’exemple à suivre
Mais Thierry Paiva est avant tout un enfant de l’UBB. Le solide gaillard a fait toutes ses classes au club, même si cela n’a pas toujours été facile : « Certaines personnes ne le voyaient pas arriver à ce niveau, à cause de ses problèmes en mêlée. Mais à force d’abnégation et de travail, il est bien là », se félicite son formateur, David Ortiz. Pour s’aguerrir, Thierry Paiva est notamment parti jouer en Pro D2 (à Carcassonne), la saison dernière, « où le combat est permanent », dixit l’intéressé. Mais aujourd’hui, c’est son heure. Il doit à tout prix se faire une place dans l’effectif professionnel. D’autant plus que, la saison prochaine, un des points forts de l’UBB, le pilier Sébastien Taofifenua, prendra la direction de Toulon. L’opportunité est là. La pression aussi. Prochaine étape, Brive, samedi. Et son entraîneur, Jeremy Davidson, compte de plus en plus sur celui qui a fréquenté l’équipe de France des moins de 20 ans, il y a quelques années : « Il a beaucoup progressé. C’est un pilier moderne. Il se déplace très bien sur le terrain et maintenant, il est aussi solide en mêlée. Il grandit tous les jours. » Une excellente nouvelle quand quand on voit l’état de la première ligne de L’UBB en ce moment…