Shamengo, le projet qui intrigue
Des riverains s’inquiètent d’un projet privé autour de l’écologie prévu sur la Bastide
La première villa « Shamengo », (lire l’encadré) présentée principalement comme une sorte de démonstrateur d’innovations environnementales par l’association du même nom, est en projet à Bordeaux. D’ici 2021 à 2022, elle devrait être hébergée dans la caserne des pompiers, qui a vocation à changer de fonction. Mais provisoirement, elle pourrait être installée sur l’Allée Serr, au coeur du quartier de la Bastide. L’association pour la conservation et la promotion des espaces libres de la Bastide (ACPEL) pointe un manque de démocratie locale autour de ce projet.
« Pas des gens excités »
L’association n’est pas opposée au projet en lui-même, mais à son implantation sur un espace public et sans concertation avec les riverains. Si le projet se réalise, certains auraient la vue sur la Garonne obstruée par la villa. Le projet, appuyé par l’établissement public foncier Euratlantique, aurait notamment comme financeur le groupe Eiffage. « Nous ne sommes pas des gens excités ni opposés à tout, prévient d’entrée Noël Eyrignoux, président de l’association ACPEL. On demande des précisions à la mairie mais elle refuse de communiquer, de dialoguer, et comme l’a bien dit Martine Aubry, “Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup”. » Un appel d’offres est en cours sur ce projet, informe la mairie de Bordeaux. Pour cette raison, ni la municipalité, ni la fondatrice de Shamengo, la journaliste Catherine Berthillier, n’ont souhaité s’exprimer à ce stade. Rien ne serait encore décidé concernant la villa Shamengo, mais l’association ACPEL s’étonne que les commerçants du petit marché qui se tient le vendredi, sur l’emprise du projet, aient déjà été informés qu’ils allaient devoir déménager un peu plus haut.