20 Minutes (Bordeaux)

« Dark », j’adore

La première série allemande diffusée sur Netflix depuis le 1er décembre est une réussite

- Fabien Randanne

Quand vous entendez « série allemande », vous pensez « inspecteur Derrick qui fait la gueule et décors verdâtres »? Dans « Dark », la première série Netflix allemande mise en ligne depuis le 1er décembre, les personnage­s ne respirent certes pas la joie de vivre, et les intérieurs déclinent toutes les teintes automnales. Mais l’ensemble crée une atmosphère mystérieus­e, essaime l’angoisse, diffuse une mélancolie sourde. Bref, une ambiance dans laquelle les fans de polar auront envie de plonger tête la première. Le tout est emballé avec une bande originale du meilleur goût, dans laquelle on retrouve Agnès Obel, Fever Ray, Apparat et Nena en caramel eighties. L’histoire nous transporte en novembre 2019, dans la petite ville de Winden. Alors que l’avis de recherche d’un adolescent est placardé depuis plusieurs jours, une nouvelle disparitio­n survient. Trente-trois ans plus tôt, un autre jeune du coin s’était évaporé dans des circonstan­ces tout aussi étranges. Autant d’événements qui touchent, plus ou moins fortement, la dizaine de personnage­s que suit le scénario. On ressent très vite que ce point de départ, classique pour un thriller, va déboucher sur un programme plus surprenant – euphémisme. Le fantastiqu­e s’immisce dans l’intrigue, mais « Dark » reste toujours ancré dans une réalité crédible pour mieux transforme­r les frissons de l’angoisse en bouffées d’émotion.

L’intrigue enchaîne les saltos avant et arrière, mais retombe toujours sur ses pattes.

Soyez prévenu, « Dark » ne se regarde pas « en faisant autre chose ». Les dix épisodes enchaînent les points d’interrogat­ion et n’apportent des réponses que pour poser de nouvelles questions. Un délice pour les amateurs d’énigmes qui se remémorero­nt peutêtre certains scénarios complexes de « Lost » – sauf que, là, les scénariste­s savent où ils vont. L’intrigue enchaîne les saltos avant et arrière, mais retombe toujours sur ses pattes. C’est le spectateur qui a le tournis, chamboulé par les perspectiv­es vertigineu­ses qui traversent le récit.

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