20 Minutes (Bordeaux)

L’associatio­n L214 accable l’élevage de poules en batterie dans une enquête

Dans une nouvelle enquête, l’associatio­n dénonce l’élevage en batterie

- Fabrice Pouliquen

«Attention, les images sont choquantes. » L’avertissem­ent est lancé par Stéphane Bern, la personnali­té que L214 a choisie pour présenter sa nouvelle enquête, diffusée ce lundi. Cette fois-ci, c’est un élevage de 138 000 poules à Henanbihen (Côtesd’Armor), produisant des oeufs pour la restaurati­on et l’industrie des ovoproduit­s, qui se retrouve dans le collimateu­r de l’associatio­n de défense des animaux. Sur les images, on y voit une exploitati­on dans un état de saleté important et contrevena­nt au règlement européen. « Les cages ne sont pas pourvues de litières ni de “nids” où les poules peuvent s’isoler pour pondre », illustre Johanne Mielcarek, porte-parole de l’associatio­n en charge de la campagne poules pondeuses. Depuis 2014, L214 a déjà épinglé plusieurs élevages avicoles. Le dernier à l’avoir été, en mai, en Vendée, approvisio­nnait le groupe Panzani. Dans la foulée, cette société a pris l’engagement de développer « l’élevage en plein air des poules avec l’objectif d’être à 100 % d’oeufs hors cages d’ici 2025 ». Des avancées dont ne se satisfait pas l’associatio­n.

Plainte, recours, pétition

Aujourd’hui en France, l’élevage en batterie reste encore dominant. Il est « de l’ordre de 68 %», précise pour sa part Claire Hincelin, de CIWF France, une autre ONG de défense des animaux qui se bat pour la fin de cette méthode. Mais, surtout, de nouvelles dérives ne cessent d’être mises au jour. « C’est donc le système même de l’élevage en batterie qu’il faut remettre en question », insiste Johanne Mielcarek. Outre une plainte contre l’exploitati­on bretonne et un recours contre l’Etat pour dénoncer le manque de sanctions faces à des infraction­s récurrente­s, L214 compte demander l’interdicti­on des élevages de poules pondeuses en cages*. « Le discours d’Emmanuel Macron, le 12 octobre à Rungis, a été une étape importante, indique Claire Hincelin. Il a annoncé son intention de mettre fin à ces élevages pour les oeufs coquilles [ceux vendus en supermarch­é]. » « Un peu facile », rétorque Johanne Mielcarek, qui rappelle que les principaux acteurs français de la grande distributi­on avaient déjà pris l’engagement de ne plus proposer que des oeufs issus d’élevages en plein air (dès 2020 pour certains). L214 invite Emmanuel Macron à élargir tout bonnement cette interdicti­on aux ovoproduit­s.

 ??  ??
 ??  ?? L’élevage de poules épinglé par L214 se situe dans les Côtes-d’Armor.
L’élevage de poules épinglé par L214 se situe dans les Côtes-d’Armor.

Newspapers in French

Newspapers from France