Laurent Wauquiez élu dans un fauteuil à la présidence
Le principal défi pour le nouveau président des Républicains est de rassembler le parti
Sans suspense, le nouveau président du parti Les Républicains (LR) se nomme Laurent Wauquiez. L’actuel président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a été élu dimanche soir avec 74,64 % des suffrages exprimés, contre 16,11 % pour Florence Portelli et 9,25 % pour Maël de Calan. L’ex-vice-président LR a plusieurs défis à relever pour reconstruire sa formation divisée, puis défaite à la présidentielle et aux législatives.
Sarkozystes, juppéistes, fillonistes, ex-copéistes… Les divisions rythment le quotidien du parti de droite. Dans Le Point, Xavier Bertrand, président de la région Hautsde-France, promet que « l’affrontement aura lieu » avant la présidentielle de 2022 : « Wauquiez nous aura toujours dans le paysage, Valérie [Pécresse] et moi », prédit l’ex-ministre.
Rassembler.
« Réunir le parti et en être le chef représente le défi le plus urgent à régler, car il y a un risque de scission », juge le politologue Eddy Fougier. Laurent Wauquiez y parviendra-t-il sans user d’autoritarisme ? Car, même parmi ses soutiens, on évoque sans difficulté son caractère impérieux. « Laurent va devoir travailler sur sa manière d’être », confie à 20 Minutes un parlementaire.
un chef.
Pour Eddy Fougier, « face à Jean-Luc Mélenchon, premier opposant autoproclamé à Macron, et Marine Le Pen, qui, même en difficulté, reste une voix d’opposition, Laurent Wauquiez va devoir rapidement trouver sa place pour prendre le rôle de premier opposant au pouvoir ». Reste à trouver les dossiers à porter, quand les mesures économiques du gouvernement sont saluées à droite.
Etre un chef d’opposition.
Laurent Wauquiez, qui a fait une campagne
Redéfinir la ligne du parti.
à droite toute, continuera-t-il sur une ligne proche du FN, comme l’affirment ses détracteurs ? « On est dans [le temps de] l’élection, estimait le sénateur Roger Karoutchi il y a peu dans nos colonnes. Forcément, il faut faire plaisir aux adhérents qui votent, qui sont inquiets (…) Le discours est serré pour les militants, puis, forcément, on rassemble ensuite. » Pour ce qui est de « la question de l’Europe, qui divise la droite depuis les années 1980, elle n’a jamais été résolue », glisse Eddy Fougier.
Parler aux classes moyennes et populaires.
« Le discours sur la droite décomplexée à la Nicolas Sarkozy ne passe plus en 2017 », souligne le politologue. Et de rappeler qu’aux législatives « l’électorat populaire a plus facilement voté pour Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ».