20 Minutes (Bordeaux)

La personnali­té de Georges Tron passée au crible

ASSISES La personnali­té de l’élu poursuivi pour viols a été étudiée

- Vincent Vantighem

Il y a une forme de paradoxe chez Georges Tron qu’il a, lui-même, exposé à la barre de la cour d’assises de Seine-Saint-Denis devant laquelle son procès pour viols s’est ouvert mardi. « Bon » à l’école avec un « tropisme littéraire », élu député en 1993, maire en 1995, devenu avocat en 2009, « choisi » pour intégrer le gouverneme­nt Fillon II en 2010 : le sexagénair­e est loin d’être « idiot », fait valoir Eric Dupond-Moretti, l’un de ses avocats. Pourtant, « naïvement », il n’a jamais pensé que sa « passion » pour la réflexolog­ie plantaire pourrait un jour lui « nuire ». Le 24 mai 2011, toutefois, deux femmes ont déposé les plaintes qui lui valent, aujourd’hui, d’encourir une peine de vingt années de réclusion criminelle. Aux enquêteurs, elles ont décrit un « rituel » selon lequel l’élu leur aurait imposé des pénétratio­ns digitales après un massage des pieds dans sa mairie de Draveil (Essonne). Les faits, poisseux, ternissent encore maintenant l’image de l’accusé, lequel, dans son costume sobre et anthracite, les a contestés à la barre deux heures durant. Jusqu’au terme même de « massage des pieds » que les policiers ont voulu lui faire dire en garde à vue. « La réflexolog­ie plantaire, ce n’est pas un massage, ce sont des points de pression! » Il a découvert leur existence dans les années 1980. Georges Tron a pour autre passion la montagne, qu’il arpente « été comme hiver » et qui lui occasionne, parfois, de « petits accidents ». Comme cette entorse qui lui a permis de découvrir « les médecines alternativ­es d’inspiratio­n asiatique ». Parmi elles, la réflexolog­ie plantaire. Quarante ans après, le voilà accusé d’être un « cavaleur de jupons », en recherche permanente de femmes à qui toucher les pieds. Son avocat lui demande donc s’il pratiquait aussi sur les hommes. « Oui », répond l’accusé. Sur les femmes âgées ? « Oui. » De quoi le faire passer pour un gérontophi­le, alors? « Je ne crois pas », poursuit Georges Tron dans un numéro bien rodé. L’homme politique est en effet marié à Albane, depuis trente-cinq ans. Il y a bien eu une infidélité, qui « ne fait pas [sa] fierté », mais son épouse est restée à ses côtés. « Mon mari n’a pas besoin de violer des femmes pour séduire », balance-t-elle d’ailleurs à la barre. Et c’est ce soutien indéfectib­le qui a permis à Georges Tron de surmonter les « accusation­s mensongère­s » dont il dit faire l’objet. Derrière lui, les plaignante­s, éprouvées, secouent la tête de droite à gauche devant tant d’assurance. Ce sera à leur tour, ce mercredi, de venir livrer leur version de l’histoire.

« La réflexolog­ie plantaire, ce n’est pas un massage, mais des points de pression ! » Georges Tron

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Georges Tron et Me Eric Dupond-Moretti à leur arrivée à la cour d’assises.

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