20 Minutes (Bordeaux)

Gourvennec plie, mais ne rompt toujours pas

Le match contre Montpellie­r, ce mercredi, ressemble à un ultimatum pour le coach. Et pourtant…

- Damien Gozioso

Bordeaux tient le rythme d’un relégable. Avec seulement cinq petits points engrangés lors des onze dernières journées de L1, les Girondins sont les plus mauvais du championna­t sur la période, à égalité avec Metz. Dans d’autres clubs, il y a plusieurs semaines que la question ne se poserait plus. Et pourtant, si les supporters demandent la démission de l’entraîneur Jocelyn Gourvennec, le Breton, lui, trace sa route. Peut-être pas si près que ça du précipice.

Il symbolise le projet du club. À son arrivée, son profil de coach audacieux plaisait à tout le monde et le club lui avait confié les clés. « On ne peut pas, à la fois dire qu’un entraîneur est responsabl­e de tout avec un fameux projet, et dans le même temps, expliquer que l’institutio­n est supérieure aux hommes, avance Alain Giresse, grand ancien des Girondins. Si c’est vraiment le cas, il n’est pas la seule personne à remettre en cause. » « Pour l’instant, on sent toujours l’osmose entre le coach et le reste des dirigeants », ajoute Lilian Laslandes, ex-buteur des Bordelais. Le président Stéphane Martin confiait récemment que Gourvennec serait associé aux réflexions du mercato hivernal. Pas le signe d’un entraîneur sur la sellette.

Le vestiaire avec lui. L’effectif actuel des Girondins, c’est le sien. Hormis quelques anciens comme Plasil ou Vada, tous les joueurs sont arrivés en même temps, ou après, l’investitur­e de l’ex-coach de Guingamp. Jusqu’à aujourd’hui, jamais Gourvennec n’a semblé abandonné par les siens. « Lors de mon passage à Nice, Frédéric Antonetti nous avait demandés dans les yeux si nous étions toujours avec lui. Finalement, on s’était repris en demandant au coach d’en faire de même », se souvient Lilian Laslandes. « Aucun joueur n’a intérêt à le voir partir, personne ne se retrouvera­it gagnant d’une situation encore plus délabrée », juge Alain Giresse.

L’après pas préparé. « Si c’est un problème de vestiaire, celui qui va arriver derrière sera dans la même merde », prévient Laslandes, « et les pompiers de service, ça marche une fois sur deux », tempère Giresse. Et puis, se séparer de Gourvennec, qui a prolongé jusqu’en 2020, aurait un coût : plus de cinq millions d’euros. De quoi grever sérieuseme­nt le budget des Girondins. C’est en partie pourquoi les dirigeants temporisen­t, en espérant que le vent tourne enfin. Dès ce mercredi soir contre Montpellie­r ?

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« Personne ne lâche », répète Jocelyn Gourvennec, à propos de son groupe.

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