Une plainte déposée pour une fraude au bordeaux
La Confédération paysanne porte plainte après une fraude supposée au préjudice de Bordeaux
Le 23 novembre, Vitisphère révélait dans un article l’existence d’une fraude supposée concernant 4200 hl de vins languedociens écoulés en tant que bordeaux, bordeaux supérieur, pomerol, margaux, saint-julien et pauillac entre 2012 et 2014 (lire l’encadré). Selon ce média, un négociantcommissionnaire aurait floué les acheteurs en falsifiant des documents. C’est un contrôle de l’administration des douanes qui aurait mis à jour cette vaste escroquerie en 2014. Toujours selon le journal en ligne, cette fraude permettait de multiplier par dix la valeur de la marchandise.
« Personne ne dit rien »
La Confédération paysanne, qui dit défendre l’authenticité des appellations, a annoncé lundi qu’elle déposait plainte auprès du procureur de la République, dans le cadre de cette affaire. « Personne ne dit rien, s’indigne Claire Laval, porte-parole de la Confédération paysanne de la Gironde. Qu’est-ce que cela veut dire en creux? Que ce sont des choses qui se font? » Le syndicat regrette que le conseil interprofessionnel des vins de bordeaux (CIVB), qui est « censé défendre le nom de bordeaux et en faire la promotion », souligne Claire Laval, ne porte pas plainte également. « Mais on ne porte pas plainte à chaque rumeur ! s’agace Christophe Chateau, directeur de la communication au CIVB. On attend que la justice fasse son travail et si une procédure judiciaire est ouverte, on se portera partie civile, comme on l’a fait dans toutes les affaires similaires. » Pour l’instant, peu d’informations ont filtré depuis la parution de l’article de Vitisphère. On sait simplement qu’une enquête de la douane était bien en cours. « Pour ceux qui envisageraient de se porter partie civile dès qu’une procédure judiciaire serait ouverte, la Confédération paysanne de Gironde invite les appellations de bordeaux et leurs vignerons à rejoindre cette plainte, pour défendre les intérêts de la viticulture bordelaise honnête », écrit le syndicat dans un communiqué. « On ne laissera pas des escrocs entacher l’image des vins de bordeaux », assure de son côté le directeur de la communication du CIVB.