Vélo-boulot, tandem gagnant ?
Aujourd’hui, peu d’employeurs indemnisent leurs salariés venant au travail à bicyclette. Un rapport, remis à la ministre des Transports ce mercredi, réclame la généralisation de l’indemnité kilométrique vélo.
«Il faut arrêter de regarder le vélo avec condescendance », lançait Elisabeth Borne la semaine dernière, en conclusion des Assises de la mobilité. Dans la foulée, la ministre des Transports annonçait un grand plan vélo destiné à faire décoller ce mode de transport. La promesse n’a pas échappé aux promoteurs de la bicyclette. Ce mercredi, un collectif d’associations de cyclistes, d’ONG et de think tanks, réuni par le député LREM Matthieu Orphelin, remettront à la ministre un rapport qui se penche sur l’indemnité kilométrique vélo (IKV). 20 Minutes s’est procuré le document. Encore méconnue des Français, l’IKV a pourtant été instaurée par la loi sur la transition énergétique du 17 août 2015. Le dispositif permet à l’employeur de dédommager ses salariés se rendant au travail à vélo. Les auteurs du rapport préconisent un plan sur quatre ans, sur la base du volontariat dans un premier temps, puis vers une généralisation progressive de la mesure, entre 2019 et 2021. « Cette indemnité devra être obligatoire dans toutes les entreprises et collectivités où des salariés la demandent, assure Yoann Rouillac, président du groupe de travail vélo au sein du think tank La Fabrique écologique. Il faut aussi qu’elle soit suffisamment incitative, autour de 35 € par mois, et, surtout, qu’elle soit cumulable avec le remboursement de l’abonnement en transport en commun. » Ce cumul constitue l’un des principaux freins à l’essor de l’IKV. Sa généralisation pourrait mettre 1,4 million de salariés en selle en 2022. C’est du moins l’objectif du rapport. Mais de son côté, le Medef, syndicat patronal, qui assure être conscient des bienfaits de la bicyclette, rejette l’idée d’une généralisation de l’IKV.