La métropole a plus d’un atout à faire valoir
Des géographes ont dressé le portrait de huit métropoles
L’article intitulé « Habiter les métropoles françaises : portraits de famille » signé par les géographes Maryne Buffat et Laurent Chalard paru dans la revue Sur-Mesure jeudi dernier aide à comprendre les spécificités du développement de la Métropole bordelaise. Avec Lyon, Toulouse et Nantes, elle fait partie des agglomérations les plus attractives de l’Hexagone pour les populations extérieures, devant Nice, Marseille, Lille et Paris. La ville-centre a un développement plutôt horizontal, c’est-à-dire avec des constructions basses, On y recense 23,5 % de maisons individuelles. « Un
« Bordeaux n’a pas un grand ensemble populaire qui pose vraiment problème »
Laurent Chalard, géographe
taux qui va probablement baisser dans les prochaines années sous le poids des nouvelles opérations », pointent les deux géographes. C’est que Bordeaux a encore beaucoup de potentiel. Lille ou Lyon ont engagé l’exploitation de leurs friches urbaines entre les années 1980 et 1990 alors que Bordeaux s’y est attelé au début des années 2000. « Avec environ quinze ans de retard, les perspectives de densifications sont importantes, soit plusieurs dizaines de milliers de logements », estime Laurent Chalard. « Bordeaux, contrairement aux sept autres métropoles étudiées n’a pas un grand ensemble populaire qui pose vraiment problème comme les quartiers Nord de Marseille ou le Mirail à Toulouse, ajoute-t-il. Il y a un relatif équilibre social sans problème de pauvreté concentrée. » Une situation qui s’explique notamment par une faible part de logements sociaux, héritée d’un passé bourgeois. Si Bordeaux peut s’inspirer des autres métropoles pour son développement, elle doit déjà faire face à la hausse des prix de l’immobilier, à la gentrification et à l’éviction des populations paupérisées du centre urbain.