20 Minutes (Bordeaux)

Une agression sexuelle aux yeux de la loi

- A Strasbourg, Bruno Poussard

Le tribunal correction­nel de Valde-Briey (Meurthe-et-Moselle) n’a pas aimé la « taquinerie » mise en avant par le prévenu. Il y a une semaine, un lycéen a écopé de trentecinq heures de travail d’intérêt général pour violences dans un établissem­ent scolaire. Le jeune homme de 18 ans, qui avait imposé à un camarade d’internat « le jeu de l’olive », aurait tout aussi bien pu être condamné pour agression sexuelle. Selon le Code pénal en effet, cette dernière atteinte est constituée dès lors qu’elle a été « commise avec violence, contrainte, menace ou surprise ». Et « la contrainte (…) peut être physique ou morale ».

« Comme une fellation »

Pour Laura Mourey, avocate à Strasbourg contactée par 20 Minutes, le « jeu de l’olive » est « une atteinte au respect du corps d’autrui, cela relève donc de la protection pénale. Et cela ne peut pas rester impuni. » Pour ce qui est de la qualificat­ion d’agression sexuelle, elle aurait pu « être retenue si les éléments de l’intention derrière [ce geste] » avaient été caractéris­és. Ce qui n’a pas été le cas pour le lycéen précité, présenté par son défenseur comme un « gamin immature ». « Mettre son doigt dans l’anus de quelqu’un, c’est un acte sexuel, c’est comme une fellation, avaient insisté lors de l’audience les magistrats cités par Le Républicai­n lorrain. Et si cela se produit sans le consenteme­nt de la personne, c’est un viol. » Aux yeux de Laura Mourey, toutefois, « l’habit constitue un frein ». En revanche, ajoute-t-elle, « des victimes de viol se sont déjà plaintes d’un doigt rentré malgré une jupe et un collant ».

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