20 Minutes (Bordeaux)

Nouveaux titres pour nouvelle vie

Les Experts jouent contre l’Espagne, ce vendredi, en demi-finale de l’Euro (18 h)

- Bertrand Volpilhac

Al’époque, Jérôme Fernandez portait encore la nuque longue et Nikola Karabatic avait le visage juvénile. Il y a dix ans, les Bleus remportaie­nt, aux JO de Pékin, un titre fondateur, qui allait en amener d’autres. Devenus des stars, les Experts, en demi-finale de l’Euro ce vendredi face à l’Espagne (18 h), ont connu, avec les succès, un bouleverse­ment de leur vie.

« Ce qui a changé, c’est le souci du détail, explique Philippe Bana, le directeur technique national. Les Experts sont passés de pros à ultrapros, dans leur capacité à se préparer, à faire de leur corps un outil de travail. » Même son de cloche chez Bhakti Ong, l’agent de Nikola Karabatic : « Le rythme des compèt’ a changé. Un internatio­nal, dans un top club, fait 70 matchs dans l’année. Le plus compliqué, c’est de conserver la fraîcheur mentale. »

« Ils sont en constante évolution », estime Philippe Bana. A titre indicatif, selon différente­s sources, Nikola Karabatic est passé de 25000 à 90000 € brut par mois en dix ans. Il reste largement au-dessus de la majorité de ses coéquipier­s, qui sont, eux, passés d’une moyenne de 10 000 à 20 000 €. « Pour les cadres, ça a un peu

Le quotidien. Les salaires.

évolué, mais les salaires se sont envolés pour les jeunes, explique Jérôme Fernandez, ancien capitaine des Bleus. Quand je suis arrivé en équipe de France, j’avais un salaire raisonnabl­e. Ceux qui ont, aujourd’hui, l’âge que j’avais à l’époque, touchent le double ou le triple de ce que je gagnais. »

Devenus des stars du sport français, les Experts sont de plus en plus demandés par les médias. « De 30 ou 40 journalist­es sur des compétitio­ns, on est passé à 100 », assure Fernandez. « L’évolution de l’image est difficile à quantifier. Si on prend l’exemple de Mme Michu de Lannemezan, elle ne connaissai­t personne il y a dix ans, détaille Bhakti Ong. Aujourd’hui, elle les voit régulièrem­ent sur TF1 ou M6 le vendredi soir. »

L’image des Experts, meilleure, se monnaie aussi plus cher. En 2008, Nikola Karabatic était le premier à apparaître dans une pub. Aujourd’hui, d’autres (Omeyer, Narcisse) y ont eu droit. « L’Expert est devenu bankable, mais à taille humaine, note Bana. Le développem­ent marketing reste marginal, il se concentre sur la super élite, dont la tête de pont est Nikola Karabatic. » Son agent confirme. « Il a émergé comme le leader médiatique et sportif, lance Bakhti Ong. Il est sorti du cadre hand. »

La visibilité médiatique. Le marketing.

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