Anti-Eyraud ou modèle ?
Le président de Monaco pourrait servir d’exemple à celui de Marseille
D’un côté, un ancien diplomate soviétique, expert des engrais potassiques. De l’autre le roi de la com, passé par Disneyland et patron de médias. Des CV différents mais des profils proches : Vadim Vasilyev (Monaco) et Jacques-Henri Eyraud (Marseille), qui se retrouvent dimanche au Vélodrome, vivent tous les deux leur première expérience dans le football.
« Il a très vite compris »
Le Russe, récent quinquagénaire, peut toutefois donner quelques conseils à son collègue, son cadet de trois ans. Arrivé en 2013 à Monaco, le proche du milliardaire Dimitri Rybolovlev a pris du galon rapidement. « Il est vite devenu omniprésent, confie l’agent Hervé Marchal, conseiller de plusieurs joueurs passés par le Rocher. Il observe bien, il a très vite compris comment fonctionnait le foot… Comme il a très vite appris le français. » Après avoir chipé le titre de L1 au PSG la saison passée, Vasilyev a été consacré dirigeant de l’année 2017, par le magazine FCbusiness. « Ce qu’il fait avec les ventes de jeunes joueurs, c’est le modèle à suivre face à Paris », estime Aaron Gourley, rédacteur en chef du journal spécialisé. Pour l’instant plutôt branché trentenaires, l’OM tente aussi, à sa façon, de faire des « coups » au mercato. « Eyraud est très rigoureux, comme Vasilyev, estime l’agent Stéphane Canard, qui a traité avec les deux hommes. Eyraud est très entouré et sait prendre l’information là où elle est. A Marseille, l’apprentissage se fait en accéléré ! » L’OM d’Eyraud-McCourt est en pleine restructuration, comme l’ASM de Rybolovlev-Vasilyev quelques années plus tôt. « Les premières années, on a vu un défilé de consultants qui faisaient un audit géant. Ils nous interrogeaient, c’était très poussé », se souvient Jacques Benveniste, ex-président du Club des supporters monégasques. Les chantiers sont encore nombreux à l’Olympique de Marseille. La formation est en haut de la liste, comme la gestion du Vélodrome. Car l’OM veut tirer plus de revenus de son stade. Une question presque insoluble, en revanche, pour Vasilyev. Le stade Louis-II, qui sonne creux, n’a rien d’un modèle. Les pépites, ça s’achète… Pas les supporters.