20 Minutes (Bordeaux)

En Corée, LamyChappu­is ne bat pas en retraite

Sorti de sa retraite, Jason Lamy-Chappuis veut se faire plaisir

- De notre envoyé spécial en Corée du Sud, William Pereira

« J’ai l’excitation d’un petit jeune, comme si c’était mes premiers Jeux. » Jason Lamy-Chappuis

I l faudra que Jason Lamy-Chappuis, se fasse une raison : le cockpit d’un avion a beau lui procurer des sensations, la carcasse métallique de l’engin l’empêchera toujours d’embrasser l’air libre. Pour renouer avec les éléments, il fallait que « Jez », qui prend le départ du combiné nordique (grand tremplin) ce mardi (à 11 h et 13 h 45), sorte de sa retraite et rechausse les skis. Chose faite début 2017, alors qu’il venait de boucler ses études de pilote de ligne. Le meilleur moment, à en croire l’intéressé, interrogé à l’automne : « Il y a eu un petit peu d’attente pour se faire embaucher, le timing était parfait. Et là, je me suis dit : “C’est un signe”. » En fait, la flamme s’était déjà rallumée en cabine, et on ne parle pas, cette fois, d’avion. « En commentant les courses de mes copains [sur Eurosport], je vibrais avec eux, raconte le champion olympique de combiné nordique en 2010. Il y avait ce petit manque, de pouvoir vivre des émotions avec eux. » Deux ans après avoir rangé les skis, le voilà de nouveau sur les pistes. Mais, à 31 ans, le sauteur-skieur a du mal à retrouver son meilleur niveau. En Coupe du monde, il n’a marqué que dix points, soit une centaine de moins que ses potes du relais. Sur l’épreuve du petit tremplin des JO de Pyeongchan­g, Lamy-Chappuis n’était pas à la fête : 31e. Le boss de l’équipe de combiné, Jérôme Laheurte, jure que son poulain est sur la pente ascendante : « On a eu le temps de faire un bon stage de préparatio­n. Il a davantage confiance en lui et a l’esprit des JO… Ça va lui donner le supplément d’âme dont il a besoin. » C’est justement pour l’ambiance olympique que le porte-drapeau à Sotchi a décidé de rempiler. « J’ai l’excitation d’un petit jeune, comme si c’était mes premiers Jeux, confirme Lamy-Chappuis. Je pense que ça m’a beaucoup aidé à revenir au haut niveau. » Le bonhomme n’est pas dupe quant à son niveau, surtout depuis cette chute automnale qui l’a retardé dans sa progressio­n. Il n’est d’ailleurs plus le leader des Bleus, mais un membre à part entière dans un collectif attendu sur le relais, dès jeudi. Le trentenair­e est convaincu d’avoir un rôle à jouer : « Je suis revenu pour l’équipe. J’ai essayé d’apporter mon expérience, surtout aux jeunes, de leur expliquer comment ça allait être pendant les Jeux, et les préparer, parce que j’ai envie qu’ils soient bien. » A Pyeongchan­g, « Jez » est venu l’esprit léger. C’est toujours pratique quand on veut s’envoler.

 ??  ?? Porte-drapeau en 2014, Lamy-Chappuis n’a pas autant de pression en 2018.
Porte-drapeau en 2014, Lamy-Chappuis n’a pas autant de pression en 2018.

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