Les mères seules sont défavorisées
L’Insee a publié une étude sur les familles monoparentales en Nouvelle-Aquitaine
Dans la région Nouvelle-Aquitaine, 127000 mères élèvent seules leurs enfants, ce qui représente 18,4 % des familles, selon une étude publiée ce mercredi. Elle a été réalisée par Cédric Lacour de l’Insee et s’appuie sur le dernier recensement réalisé en 2014. Cet éclairage sur la monoparentalité, qui touche surtout les femmes même si la part des hommes augmente, intervient alors que ce 8 mars est la journée des droits des femmes.
Chômage et temps partiel
Les femmes qui gèrent seules le foyer familial, le plus souvent après une séparation, sont moins diplômées que les mères en couple : 30 % d’entre elles ont un diplôme d’études supérieures contre plus de 40 % pour les mères en couple. « Je n’ai pas pu m’inscrire à l’université pour reprendre des études parce que sinon je perdais mon droit au RSA », regrette Malika, mère de deux enfants et membre d’un collectif accompagné par le centre social La Pépinière, à Pau, invité par l’Insee ce mercredi. « On nous enferme dans des cases de l’emploi », ajoute-t-elle. On constate aussi que les mères seules sont plus souvent employées et ouvrières que celles qui sont en couple. Elles sont deux fois plus frappées par le chômage, surtout quand elles élèvent des enfants en bas âge (lire le graphique). Les mères seules sont également davantage employées à temps partiel : 15,4 % contre 10,8 % pour les mères en couple. L’écart se creuse quand elles ont des enfants de moins de deux ans : 21,7 % contre 11,5 %. Fragiles financièrement, elles ont moins recours (42,5 %) aux modes de garde payant que les mères en couple (50,7 %). Malika va jusqu’à parler de la monoparentalité comme d’un « apartheid social ».