Les Chinois accros au bordeaux
L’Interprofession bordelaise estime que les investisseurs chinois ont 3 % des surfaces viticoles
Cent quarante propriétés viticoles bordelaises sont concernées en 2018, selon le Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux. Depuis 2011, les hommes d’affaires chinois jettent leur dévolu de façon plus prononcée sur les vignes bordelaises. Selon Laurence Lemaire, auteure de Le Vin, le Rouge, la Chine (Sirène Production), 155 châteaux ont été repris par des Chinois, dont 140 dans le Bordelais. « Pour les Chinois, une bouteille de bordeaux, c’est beaucoup plus prestigieux que le bourgogne, l’anjou ou le languedoc, explique Laurence Lemaire. Ces deux derniers sont d’ailleurs peu connus d’eux. De la France, ils connaissent Paris et Bordeaux ».
Réseaux de distribution
D’une trentaine de propriétés en 2013 à 140 maintenant, aux mains de 75 investisseurs chinois, les acquisitions progressent sans conteste, mais ne représentent aujourd’hui que 3 % des surfaces viticoles bordelaises, quand on les rapporte aux 7000 propriétés viticoles. « Les propriétaires se montrent de plus en plus malins », estime Laurence Lemaire, qui note aussi une professionnalisation des profils depuis deux ans. Ils se tournent davantage vers le fronsac, le médoc, et le saint-émilion, opérant une montée en gamme. « On compte 14 crus bourgeois à l’heure actuelle », pointe-t-elle. Et ils varient leurs acquisitions, les répartissant entre des appellations différentes. Les propriétaires actuels « ont des réseaux importants de distribution en Chine et ils y exportent quasiment tout ainsi qu’une partie aux Etats-Unis. Environ 10 % se vend en France. » Pour Laurence Lemaire, dans les prochaines années, les acquisitions ne devraient pas s’accélérer puisque la tendance de Pékin est de contenir les investissements à l’étranger.