20 Minutes (Bordeaux)

Faire coïncider image et réalité

En concurrenc­e avec les écoles de commerce et d’ingénieurs, l’université n’a pas à rougir

- Thomas Weill

Un master d’université vaut-il un diplôme d’école ? La réponse à cette question a bien changé en dix ans. Si l’image d’une université déconnecté­e des réalités du marché de l’emploi continue d’exister, elle colle de moins en moins à la réalité. « L’écart, il était là il y a vingt ans. Mais depuis, on parle tous les jours d’insertion profession­nelle, d’orientatio­n et de rapport aux entreprise­s, de stage, d’apprentiss­age, de formation continue… » Pour François Germinet, président de l’université de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise) et président de la commission de la formation et insertion profession­nelle à la Conférence des présidents d’université (CPU), le retard de l’université n’existe plus. Et pour cause, « nous sommes très perméables à la culture des écoles », évoque-t-il. En témoigne la place accordée aux anciens élèves, les alumni. « Avant, les université­s ne s’en occupaient pas. Aujourd’hui une culture de l’alumni se met en place » et, avec elle, un lien de plus avec le monde du travail. « La loi relative aux Libertés et responsabi­lités des université­s (LRU) a été le déclencheu­r psychologi­que » de cette « révolution », selon François Germinet. Celle pour l’Enseigneme­nt supérieur et la recherche (ESR) de 2013 a contribué à « poursuivre cette prise de conscience ». Elle a, en outre, permis la création de la plateforme de cours numériques France université numérique (FUN). Pour Marie-Caroline Missir, directrice de la rédaction de L’Etudiant, c’est le signe que les université­s font aussi preuve d’innovation pédagogiqu­e.

Nouvelle façon d’apprendre

« Oui, les écoles ont un temps d’avance. Mais le premier moteur c’est la demande des étudiants. Ils veulent plus de travail en groupe, plus d’inte- raction avec l’enseignant », poursuitel­le. A l’université aussi, « on a changé de façon d’apprendre ». Et cela porterait ses fruits. « Il y a un attrait pour l’université. Elle propose un modèle qui plaît beaucoup », malgré son image contrastée. « Les idées reçues, il faut du temps pour les dépasser, regrette François Germinet. Dans la réalité, le retard est largement comblé. Dans la perception, il ne l’est pas encore. » Marie-Caroline Missir nuance ce constat. « Il y a encore un déficit d’image, mais l’université Paris-Dauphine, par exemple, est très sélective, et a une marque incroyable. La Sorbonne aussi, bien audelà de nos frontières ».

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Le modèle d’enseigneme­nt de l’université attire de nombreux étudiants.

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