L’accusé plaide l’imprudence
Un père est jugé aux assises après la chute mortelle de sa fillette dans le fleuve, en 2014
Anthony Gaudry, 36 ans, est jugé depuis lundi devant la cour d’assises de la Gironde après le décès de sa petite fille de 22 mois, tombée dans la Garonne le 21 novembre 2014, alors qu’il l’avait placée sur une rambarde qui borde le pont de pierre pour lui faire admirer les lumières de la ville. Elle lui aurait échappé des mains après lui avoir donné un coup dans le sternum, et il n’aurait pas pu la rattraper à cause d’un problème au dos. Le corps de Yumi sera retrouvé un mois et demi plus tard, dans l’estuaire de la Gironde à Meschers-sur-Gironde en Charente-Maritime.
Un couple qui se déchirait
Pendant l’audience, Anthony Gaudry accuse indirectement la mère de l’enfant, dont il était séparé depuis quatre mois au moment du drame, d’avoir été maltraitante envers la petite fille, ce qui n’a jamais été prouvé. « Alors que vous, vous l’avez amenée dans une promenade dont elle ne revient pas », pointe le président de la cour d’assises, Stéphane Remy. « J’ai été très, très imprudent, lâche l’accusé dans son box. Je ne voulais pas ce qu’il s’est passé. » Quand le président lui fait remarquer qu’il a tendance à se dérober, le trentenaire répond : « J’étais responsable à ce moment-là, j’étais le seul adulte et c’est moi qui l’ai mise sur le parapet, mais je n’avais pas prévu ce qui allait se passer, je ne l’ai pas voulu. » Mardi, les témoins qui ont défilé à la barre du tribunal (amis, connaissances et anciens collègues) ont brossé le tableau d’un père aimant, mais aussi d’un couple qui se déchirait. L’ancienne colocataire de la mère de l’enfant se souvient que l’accusé lui avait dit : « Si je n’ai pas Yumi, tu ne l’auras pas », alors qu’une décision du juge des affaires familiales était attendue le mois suivant le drame. Le verdict est prévu le mardi 3 avril.