Lance Armstrong rêve d’intégrer les médias
L’Américain, déchu de ses sept victoires sur le Tour, prépare son retour dans le milieu
Les organisateurs du Tour des Flandres avaient eu l’idée du siècle : inviter Lance Armstrong pour la course, dimanche. Mais l’Américain a eu des soucis d’ordre familial et n’honorera pas le Ronde de sa présence. Dommage. L’ancien coureur avait prévu tout plein d’amabilités. Notamment pour le boss de l’Union cycliste internationale (UCI) David Lappartient, qui voulait boycotter la course. « On a un président qui s’arroge le droit de décider qui a le droit de compter dans le vélo ou pas, assurait l’ex-chef de file de l’US Postal. Jalabert ? OK. Armstrong ? Pas possible. Moi, ce que je veux, c’est qu’on ait une vraie conversation à propos du dopage, une sorte de commission vérité et réconciliation. » Le retour d’Armstrong au Tour des Flandres n’était que le premier étage de la fusée censée refaire du tyran un acteur majeur du peloton, depuis une cabine de commentateur. On peut imaginer que, dans les mois à venir, les médias vont se presser pour l’engager comme consultant sur la Grande Boucle. D’autant que l’intéressé ne cracherait pas sur un peu d’argent, alors que la justice s’apprête à lui demander de rembourser 100 millions d’euros.
« Des choses à prendre »
« Commenter avec Armstrong, ça pourrait être intéressant, mais est-ce que j’ai envie d’écouter Armstrong ? évoque Patrick Chassé, commentateur sur La chaîne L’Equipe. Il est marqué par une tache indélébile. Mais c’était valable pour Virenque. Ça ne m’a pas empêché de travailler avec lui. » Pour l’ancien coureur Steve Chainel, qui officie sur Eurosport, « Armstrong aux commentaires, ça ne serait pas une escroquerie. Il y a des choses à prendre de lui : son professionnalisme, sa science tactique, son travail en soufflerie. » Pour le moment, il se contente de produire un podcast « Stages », qui fait quand même 300 000 auditeurs pendant le Tour. Et l’Américain n’hésite pas à y régler des comptes. « Le cyclisme est le seul sport où les coureurs ne sont pas protégés, assure-t-il dans un épisode. Il faut se demander pourquoi cela fonctionne comme une république bananière. » Le MPCC (Mouvement pour un cyclisme crédible) en prend aussi pour son grade : « MPCC, je ne sais même pas ce que ça veut dire. C’est une nouvelle force de police ou quoi ? » Un Armstrong provoc à fond, qui ferait le consultant idéal. « Ce sont souvent les meilleurs faussaires qui sont les mieux armés pour savoir comment ça marche », conclut Steve Chainel.